Il faut « favoriser les relations commerciales avec ce grand pays voisin. Il est prévu, entre autre, de mettre en place une opération d’importation de viande », a déclaré hier le conseil général. Ce dernier compte effectivement soutenir le projet d’une société malgache, BOVIMA (la Bonne viande malgache), dont l’objectif est de créer une activité d’élevage bovin, ovin et caprin dans le sud de Madagascar et ainsi d’alimenter le marché mahorais. Il s’agit d’un projet intégré, englobant toutes les étapes de la filière, de l’élevage à l’abattage. Le conseil général de Mayotte, qui soutient donc ce projet, a réuni l’ensemble des acteurs autour d’un séminaire le 25 novembre dernier, afin de débattre des enjeux et des conditions nécessaires à l’élaboration du projet. Le compte-rendu a été rendu officiel hier. Une trentaine de personnes étaient présentes, dont le conseiller spécial du Président de la République malgache Harison Randriarimanana, le conseiller du Premier ministre malgache Jonasy Joelson et les représentants du groupe SMTP, conglomérat de 17 entreprises malgaches travaillant pour le développement rural à Madagascar. « C’est un projet de production de viandes destinées à l’exportation et répondant aux normes internationales en vigueur », a expliqué Rodolfo Graziani, porteur du projet BOVIMA et directeur du développement du groupe SMTP.
11,5 millions de dollars
Le projet est chiffré à 5,5 millions de dollars américains d’investissements et 6 millions en fonds de roulement. Deux entreprises devraient être créées ; la première serait chargée des achats et de l’engraissement du bétail bovin et caprin ; la seconde serait un abattoir, qui devrait être opérationnel début 2016. Le site de Fort Dauphin, dans la région Anosy a été retenu.
Des dispositions sanitaires sont toutefois nécessaires à Madagascar et des contrôles de qualité sanitaire du cheptel et de la viande à la sortie de l’abattoir sont obligatoires. Le produit importé à Mayotte doit effectivement répondre aux exigences de la réglementation européenne en matière d’élevage, d’abattage et de transport de produits périssables. « Ce qui a été martelé et repris ensuite tout au long du séminaire, c’est la nécessaire et obligatoire intervention des services vétérinaires malgaches à tous les stades du processus, avec le rappel qu’il est possible de donner mandat à des tiers », communique le conseil général. Le gouvernement malgache a d’ailleurs demandé au conseil général un appui financier pour le renforcement des capacités de leurs services vétérinaires et la création de deux laboratoires avancés, et pour le financement de la chaîne caprine et ovine.
« Le gouvernement malgache a montré son désir de mettre en place un partenariat fructueux avec Mayotte qui a été confirmé lors des interventions et des échanges directs qui ont suivi le séminaire, entre le président du conseil général de Mayotte et le Premier ministre malgache », conclut le communiqué du conseil général. Le directeur de la DAAF, la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de Mayotte, Daniel Laborde, a quant à lui proposé l’organisation d’une mission officielle d’ici peu à Madagascar. On devrait donc en connaître davantage dans les prochaines semaines. Affaire à suivre.
Raphaëlle Bauduin
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