Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, et Echati Issa, la conseillère départementale du canton, ont paraphé ce mercredi 16 mars un avenant à la convention du nouveau projet national de renouvellement urbain de Majicavo-Koropa. Cette signature doit permettre de lancer les financements et les modalités opérationnelles de la deuxième phase du projet, qui est réalisée dans la continuité du chantier en cours.
Si la réalisation de la voirie de Bandrajou d’1.7 kilomètre est déjà sur les rails depuis le mois de mai 2021, les travaux risquent de se prolonger au-delà de courant 2023 après la signature, ce mercredi 16 mars, de l’avenant à la convention du nouveau projet national de renouvellement urbain de Majicavo-Koropa. Une deuxième phase qui s’inscrit « dans la continuité » de la première, assure Véronique Girard, la chargée territoriale pour l’océan Indien de l’établissement en charge de financer et d’accompagner la transformation de quartiers de la politique de la ville. « Ce chantier marque le démarrage d’une collaboration qui remonte à 2017. Après quelques années de doute, nos partenaires nous ont fait confiance », se félicite Assani Saindou Bamcolo, le maire de Koungou.
Il faut le dire, le projet s’annonce colossal dans cette localité de la deuxième ville la plus peuplée du 101ème département. D’où l’importance de partir d’ores et déjà à la pêche aux financements et de lancer toutes les modalités opérationnelles, à l’instar des consultations d’entreprises, pour « rentrer dans le concret », « travailler sur des zones supplémentaires », et « finaliser certaines opérations », comme l’indique Olivier Kremer, le responsable de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Deal). Les travaux doivent par exemple s’étendre sur les secteurs de Mavadzani et Hamarachi.
250 logements neufs et 300 réhabilités
En plus de l’installation de l’eau potable et de l’assainissement, mais aussi de la construction d’équipements publics tels qu’une nouvelle maire annexe, une PMI (protection maternelle et infantile), un centre de santé ou encore un groupe scolaire, la résorption de l’habitat insalubre demeure prioritaire. Les autorités compétentes prévoient ainsi la sortie de terre de 250 logements « sur les différentes poches foncières » et la réhabilitation « étendue avec des créations d’étages » de plus de 300 autres. « Il y a tout un travail d’accompagnement à réaliser auprès des propriétaires pour améliorer leur habitat et les connecter », confie Véronique Girard.
« L’idée est de recréer du lien naturel par les routes, par les commerces ou par tout type d’aménagements entre ces zones prioritaires et le reste de Majicavo-Koropa », résume Oliver Kremer. En d’autres termes, il faut « réussir à intégrer toute cette opération d’envergure par rapport à l’existant » et « offrir à la population un réseau digne de ce nom ». Le tout pour un budget évalué à 117 millions d’euros selon Assani Saindou Bamcolo, dont 28 millions pour la seule agence nationale pour la rénovation urbaine. Concernant l’apport financier apporté par le Département, il faudra attendre une nouvelle délibération à la suite du vote du budget prévu le 7 avril prochain. À entendre la conseillère départementale du canton de Koungou, Echati Issa, la collectivité compte bien mettre la main au pot tant ce développement présente « un intérêt général pour le territoire » et impulse « de nouveaux leviers pour l’emploi ».
Tous les interlocuteurs réunis ce mercredi sont unanimes sur la nécessité de cette deuxième phase opérationnelle qui devrait courir jusqu’en 2026. « Il s’agit ici d’un projet important de désenclavement », avoue Thierry Suquet, le préfet, ravi de cette « construction de la ville sur la ville ». « Vous pourrez compter sur le soutien de l’État et de l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine) sur Koungou », promet-t-il au maire. Et par la même occasion tirer un trait définitif sur la réputation qui lui colle à la peau ?