La décision de relâcher l’agresseur présumé d’un fonctionnaire de police passe mal au commissariat de police de Mamoudzou. Le jeudi 10 mars, à Tsoundzou, un agent en patrouille a été grièvement blessé à la tête. Si un jeune homme de 17 ans a reconnu être l’auteur du jet de parpaing, il a été condamné à effectuer 35 heures de travaux d’intérêt général. Le procureur de la République, Yann Le Bris, reconnaît que de “nouvelles décisions pénales” vont être prises.
Sa liberté, l’adolescent de 17 ans impliqué dans l’attaque d’une voiture de police à Tsoundzou ne l’a pas retrouvée longtemps. En effet, déjà interpellé vendredi, il a été relâché sur décision du substitut du procureur de la République, puis repris à nouveau lundi. Entretemps, il a écopé de 35 heures de TIG (travaux d’intérêt général). Une décision pas assez lourde aux yeux des policiers, surtout au regard des 45 jours d’ITT (incapacité temporaire de travail) du fonctionnaire blessé. “C’est inadmissible. Je n’en dors pas la nuit. Est-ce que la vie d’un policier ne vaut rien ?”, réagit un membre de la BAC (brigade anti-criminalité). Les fonctionnaires de police sont particulièrement attentifs au sort de ceux qui ont attaqué leur collègue. D’autant plus que cette agression a demandé un gros travail de terrain pour retrouver les jeunes, vendredi.
En tout, six mineurs ont été interpellés à la suite de l’attaque de jeudi soir. Sur place, les policiers ont retrouvé un cocktail molotov. Mis en cause par les autres, le jeune de 17 ans a reconnu être l’auteur du lancer de parpaing sur le policier âgé d’une trentaine d’années et dont c’était la première semaine à Mayotte. L’infraction retenue alors est violence avec trois circonstances aggravantes : en réunion, contre une personne dépositaire de l’autorité publique et avec l’usage d’une arme. Selon nos informations, un mineur mis hors de cause par les cinq autres a été relâché.
“Le parquet est revenu sur ses décisions”
Joint par téléphone, ce lundi, le procureur de le République, Yann Le Bris, dément que les individus “ont été relâchés”. Il confirme que l’un d’eux a été présenté devant un juge pour enfant. Par contre, selon une source policière, il ne s’agit pas de l’auteur présumé, mais d’un autre individu déjà connu pour d’autres faits. Le parquet indique qu’il y a bien eu deux rappels à la loi, mais que l’un des jeunes est âgé de 13 ans seulement. “On ne peut pas juger un jeune de 13 ans comme celui qui va avoir 18 ans dans six mois”, estime-t-il. Parmi les deux derniers qui ont une composition pénale, il y a donc le jeune de 17 ans décrit comme le meneur de la bande. “Le parquet est revenu sur ces décisions”, admet toutefois le magistrat du ministère public qui a rencontré les policiers, lundi matin et qui “prend l’affaire très au sérieux”. Il annonce que de “nouvelles décisions pénales” vont intervenir.