Du 7 au 11 mars 2022 à Lyon se tient la 74ème session du comité permanent de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Pour l’occasion, le comité français de l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN) propose dix recommandations pour lutter contre le trafic d’espèces sauvages en France.
“Considéré comme la quatrième activité de criminalité transnationale organisée la plus lucrative au monde, le trafic illégal d’espèces animales et végétales apparaît aujourd’hui comme l’une des principales causes de leur disparition”, explique le comité français de l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dans un communiqué. Estimée entre 7 et 23 milliards de dollars par an selon les données d’Interpol et du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), la valeur financière générée par ce trafic mondial est considérable.
Une particularité française
Avec ses douze territoires ultramarins, la France abrite une biodiversité unique au monde. Des Antilles, en passant par le Pacifique et l’océan Indien, les terres françaises abritent pas moins de 1.889 espèces mondialement menacées. À Mayotte, 43% de la flore et 25% des oiseaux nicheurs pourraient bien disparaître. Dugong, crabier blanc, tortue imbriquée… Tous rejoignent peu à peu la liste rouge de l’UICN qui suit l’état de la biodiversité dans le monde.
Mais au pays des 1.200 fromages, on ne se contente pas d’exporter des productions laitières. La France s’impose comme l’un des principaux importateurs de produits issus d’espèces sauvages destinés au marché européen, et l’un des principaux points de sortie pour les exportations vers des pays hors l’Union européenne. “En 2018, les saisies de spécimens CITES au sein de l’UE correspondaient à une valeur marchande de 2.3 millions d’euros, montant faible au regard de la réalité des trafics”, rappelle le comité français de l’UICN.
Dix recommandations, un objectif
Face à ces enjeux de taille, l’UICN a décidé de se retrousser les manches, de proposer des mesures concrètes et d’agir contre les trafics d’animaux sauvages en 2022. Mais alors quels sont ces dix commandements ? “Réhausser les sanctions des délits se rattachant au trafic d’espèces, en les ajustant sur celles prévues en matière de trafic de stupéfiants ou d’armes”, “encourager les procureurs et les juges, lorsque les conditions sont remplies, à requérir et à prononcer des peines complémentaires, et notamment celle de la confiscation des biens ayant servi à commettre l’infraction”, ou encore, “inscrire dans le droit international aérien la responsabilité légale du transporteur pour sa cargaison une fois qu’il a accepté la lettre de transport aérien (LTA) de l’expéditeur ou du passager et procédé à l’embarquement de ses marchandises ou bagages”, telles sont les pistes abordées par l’UICN à l’occasion du 74ème session du comité permanent de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). De plus, Maud Lelièvre, la présidente du comité français de l’UICN, a annoncé le lancement d’une “campagne de communication” afin de sensibiliser les voyageurs aux enjeux et aux conséquences du trafic d’espèces. Un projet lancé cet été et porté par “Air France et le Groupe ADP à destination des passagers”.