Mayotte, deux fois plus dépressive que la France métropolitaine

En 2019, à Mayotte, 20% de la population de 15 ans ou plus est concernée par un syndrome dépressif : 14 % par un syndrome modéré, et 6% par un syndrome sévère. L’état dépressif y est deux fois plus répandu qu’en France métropolitaine et qu’à La Réunion, et également un peu plus qu’aux Antilles.

Le statut face à l’emploi est un facteur associé au risque de dépression, toutes choses égales par ailleurs : les syndromes dépressifs affectent moins fréquemment les personnes ayant un emploi que les autres. En effet, si 13% des personnes en emploi sont concernées, c’est le cas de 26% des retraités et des autres inactifs (personnes au foyer). Les étudiants constituent également une population vulnérable, 23% d’entre eux étant concernés par un syndrome dépressif. Le niveau de diplôme est un autre facteur associé à la dépression : les personnes diplômées du supérieur sont bien moins concernées (8%). Cela pourrait être lié au fait que les personnes plus diplômées sont souvent mieux informées et sensibilisées à une certaine hygiène de vie, et aux soins auxquels elles peuvent accéder.

À Mayotte, le recours à des professionnels de la santé mentale (psychologue, psychothérapeute ou psychiatre) est très faible : 2% de sa population en a consulté un dans l’année précédant l’enquête, contre 3% en Guyane, 5% en Guadeloupe, 6% à La Réunion, et 7% en Martinique et dans l’Hexagone.

Le très faible recours aux soins de santé mentale à Mayotte pourrait tout d’abord s’expliquer par le fait que la très grande majorité des personnes souffrant d’un syndrome dépressif n’en ont pas conscience. De plus, le renoncement aux soins est fréquent à Mayotte, notamment pour des questions financières. Ainsi, 12% des habitants ayant eu besoin d’un suivi psychologique dans l’année précédant l’enquête n’ont pas pu se le payer. Une part importante de la population majeure de Mayotte ne bénéficie pas d’une complémentaire santé, ni même de la sécurité sociale, ce qui complique l’accès aux soins. Par ailleurs, il est fréquent à Mayotte de faire appel à des médecins traditionnels, notamment des fundi, afin de soulager des problèmes de santé, y compris ceux de la sphère psychique, plutôt en substitution de la médecine conventionnelle.

Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1112

Le journal des jeunes

À la Une