Gendarmerie et police municipale ont réalisé une série de contrôles sur six points de l’île, ce vendredi. Si les infractions type défaut d’assurance ou de permis de conduire sont relevées, les forces de l’ordre restent attentifs au contenu des véhicules (objets pouvant servir d’armes, contrebande, etc.).
Plusieurs véhicules longent la petite route qui mène à la maison d’arrêt de Majicavo-Koropa. Pas franchement rassurés, les automobilistes tendent leurs papiers à la dizaine de gendarmes ou de policiers municipaux de Koungou qui opèrent, ce vendredi. Ce contrôle, comme ceux faits sur cinq autres axes de l’île, “des passages obligés” dixit les forces de l’ordre, ne se limite pas aux infractions au code de la route. “On les fait contre toutes les formes de délinquance”, prévient le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, présent sur place. Le jour et l’heure, en fin d’après-midi, ne sont pas un hasard non plus. C’est le dernier jour d’école des élèves avant les vacances et la circulation est particulièrement dense à cette heure. “On fait aussi ça pour faire baisser les tensions, montrer qu’on est là”, concède le colonel Olivier Capelle, commandant de la gendarmerie de Mayotte.
Des contrôles pas limités aux infractions routières
Lors de la dernière opération similaire, plus de 400 contrôles ont été réalisés, avec 70 infractions repérées. “Je ne fixe pas d’objectifs”, rappelle cependant le militaire. Parmi les voitures arrêtées, s’il dit qu’il n’y a “pas de typologie”, les plus vieillissantes et un peu cabossées sont plus souvent stoppées. Permis de conduire, certificat d’assurance et date du contrôle technique sont vérifiés, mais pas que. “Vous seriez surpris de savoir ce qu’on peut trouver dans les coffres”, confirme le chef des gendarmes. Objets de contrebande ou pouvant être utilisés comme armes sont recherchés. Des contrôles d’identité sont aussi assurés. “Pour ceux qui n’ont pas de légitimité à être sur le territoire, on peut engager une procédure administrative”, explique le colonel.
Ce vendredi, les contrôles se passent relativement bien. Une dame transportant quatre enfants est autorisée à repartir. “Mais tu te moques de moi ! “, s’emporte un gendarme à l’attention d’un des enfants à l’arrière qui n’a pas sa ceinture attachée. On s’en sortira avec une remontrance pour cette fois.
Un dernier jour d’école agité sur l’île
Plusieurs incidents ont eu lieu, vendredi dernier, dernier jour avant les vacances. À Chirongui, un lycéen a été agressé à l’arme blanche. Il a été transporté à l’hôpital de Mamoudzou, mais son pronostic vital n’est pas engagé. À Tsimkoura, un autre élève a été blessé. À Tsararano et à Kahani, ce sont des callaissages qui ont émaillé la fin des classes.
À Mamoudzou, la sortie d’école s’est faite sous surveillance policière, en fin d’après-midi. Ce qui a limité, mais pas évité, les affrontements entre jeunes de Doujani et M’Tsapéré. “Les jeunes de Doujani sont partis vers Séna, mais ont été repoussés par les habitants de M’Tsapéré en colère”, a indiqué une source policière. Toujours à Doujani, plusieurs altercations avec la police ont eu lieu, mercredi soir. Deux fonctionnaires ont été blessés, l’un à la cheville, l’autre à la main par un jet de pierre. Sa blessure nécessite 35 jours d’ITT (Interruption de travail temporaire). L’auteur du jet de pierre a été interpellé. Quatre interpellations en tout ont été effectuées à Doujani, cette nuit-là, a confirmé la police.