Mardi 22 et mercredi 23 février 2022, l’îlot M’Bouzi et ses gardes accueillaient dix mineurs encadrés par les Apprentis d’Auteuil. Au programme : des chantiers éducatifs. L’objectif ? Montrer à ces jeunes issus de secteurs prioritaires et éloignés du circuit scolaire qu’une insertion dans le monde du travail est possible.
Violence, misère, exclusion… Dans certains quartiers de l’île aux parfums, difficile de sortir la tête de l’eau. Portés par la dynamique de groupe, dix jeunes âgés de 16 à 18 ans arpentent l’îlot M’Bouzi. Guidés par les deux gardes de la réserve naturelle nationale, ils découvrent ces mardi 22 et mercredi 23 février un écosystème riche et fragile qu’il faut à tout prix préserver. En français puis en shimaoré, les explications s’enchaînent. “On leur apprend à différencier les plantes endémiques et indigènes des espèces envahissantes”, détaille Halidou Anrif, l’un des gardiens de cet écrin de verdure.
Plus loin son collègue Nicolas Gommichon ajoute : “Le fléau sur l’îlot, c’est le Lantana Camara. Pendant ces deux journées, les jeunes nous aident à arracher ses pouces qui étouffent les autres végétaux de la réserve.” Ni la chaleur ni le soleil ne viennent altérer la détermination des travailleurs. Les bras chargés de mauvaises herbes et le cœur à l’ouvrage, les jeunes de Mamoudzou et ses villages s’activent.
« Ils participent à une activité qui a du sens »
“Ces jeunes ne veulent pas se contenter de vivre dans l’errance. Ils ont envie de faire autre chose et de se construire un avenir meilleur”, explique Lucie Gagnepain, l’une des membres des Apprentis d’Auteuil qui les supervise durant cette immersion grandeur nature. Si leurs conditions de vie sont difficiles, leur situation n’est pas une fatalité. Au travers d’ateliers comme celui-ci, ils partent à la découverte des plantes, de la nature, mais aussi de perspectives en matière d’insertion professionnelle.
“Ils sont contents d’être là, ils participent à une activité qui a du sens, loin des violences de leurs quartiers”, avance l’éducatrice spécialisée. “Ce sont des jeunes que nous avons rencontrés sur le terrain et que l’on accompagne au quotidien.” À la suite de cette opération, les jeunes bénévoles se verront remettre une attestation de participation. Un outil précieux pour montrer leur volonté à s’insérer dans la société. Dans un cadre idyllique et convivial, les adolescents apprennent à voir leur territoire autrement et à fréquenter des jeunes d’autres coins du 101ème département. Une initiative vertueuse pour l’île, ses habitants et son patrimoine naturel.