L’agence régionale de santé de Mayotte a confirmé, ce jeudi, ce que les indicateurs soulignent ces dernières semaines. La vague du variant Omicron est désormais passée. Il reste maintenant à convaincre la population de continuer à se faire vacciner dans la cas d’apparition de nouveaux variants du Covid-19.
Avec un taux d’incidence à 25 cas pour 100.000 habitants, la population mahoraise voit la menace représentée par le variant Omicron s’éloigner un peu plus. Un soulagement pour le territoire ultramarin dont le premier cas lié à cette nouvelle souche a été détecté le 14 décembre. “On était face une falaise digne des montagnes des Alpes”, utilise comme métaphore Olivier Brahic, le directeur de l’agence régionale de santé de Mayotte. Alors que le variant Delta s’était propagé, celui d’Omicron « avait le champ libre” pour se développer. En janvier, le pic épidémique entraînait un taux d’incidence de 2.645 cas pour 100.000 habitants. “En comparaison, il était de 872 au plus fort de la vague Beta”, dévoile le successeur de Dominique Voynet, désormais retraitée.
Malgré un variant bien plus contagieux, le milieu médical qui se préparait au pire n’a pas vu une explosion du nombre d’hospitalisations. Le nombre de décès se limite d’ailleurs “à quelques éléments”. ”La bataille contre la vague Omicron est gagnée, mais celle contre le coronavirus n’est pas finie”, rappelle le directeur. Pour expliquer ce contexte favorable, il met en exergue la campagne de dépistages réalisée en décembre et janvier. “On n’a jamais autant dépisté à Mayotte. Il y a eu un très haut niveau de tests”, argue-t-il, avant de remercier l’ensemble des professionnels de santé pour “leur mobilisation extraordinaire”. Avec 6.000 doses de vaccin injectées par semaine, la vaccination aussi a été très importante sur l’île. À ce jour, 92,3% des plus de 12 ans ont reçu au moins une dose et 81% ont un schéma vaccinal complet.
La vaccination toujours à l’ordre du jour
Est-ce que justement la vaccination est toujours utile avec cette vague Omicron qui quitte le rivage mahorais ? La réponse est oui affirme le directeur, qui veut que tout soit fait pour éviter un relâchement et qui en fait “un cheval de bataille”. “On doit faire une campagne de communication pour la troisième dose, avec un appui conséquent des communes”, prévient Olivier Brahic. “On n’est pas à l’abri d’une reprise et de l’arrivée de nouveaux variants. » Le nombre de doses Pfizer disponibles permettrait ainsi de vacciner pendant des mois encore. Félicitant “l’engagement de la population”, il approuve l’allégement des contraintes liées à la crise sanitaire. Il ne manque plus qu’à organiser de grandes fêtes sans jauge pour célébrer tout ça.
Des grands travaux à l’hôpital de Mamoudzou
Profitant de cette conférence de presse, ce jeudi, le directeur de l’ARS Mayotte a fait le point sur les chantiers à venir, et notamment celui du centre hospitalier de Mamoudzou. Au cours de l’année, il compte augmenter la capacité de la maternité, refaire les chambres d’hospitalisations à neuf et voir un bâtiment sortir de terre pour l’hôpital de jour. Sur Petite-Terre, une unité de soins psychiatriques devrait voir le jour. Il compte aussi sur le futur site de Combani (voir par ailleurs) pour augmenter l’offre de soins sur Mayotte, même s’il reconnaît qu’il faudra améliorer l’attractivité de l’île pour que des professionnels de santé viennent y travailler. Enfin, il se félicite que le maillage s’améliore avec l’arrivée prévue d’une clinique privée sur Chirongui et pour laquelle l’agence régionale de santé a donné son accord.