Selon l’institut d’émission des départements d’Outre-mer, le taux de bancarisation à Mayotte, en fin d’année 2020, est en légère progression, à 67% (+1.2 point sur un an). Cette croissance vient confirmer les prévisions des établissements de crédit locaux qui s’attendent à une plus forte demande d’ouverture de comptes des usagers. Pour autant, ce ratio demeure bien en deçà de celui de La Réunion (240% en 2019). Le 101ème département est également en retard par rapport au nombre de guichets et distributeurs bancaires. On compte 38 guichets bancaires et 79 distributeurs et guichets automatiques (DAB-GAB), concentrés principalement à Mamoudzou et dans les zones de forte chalandise (Centre et Petite-Terre). Malgré quelques nouvelles implantations, la densité bancaire sur le territoire (un guichet pour 7.549 habitants et un DAB-GAB pour 3.631) reste toutefois bien inférieure à celle de La Réunion et encore plus à celle de l’Hexagone.
Au 31 décembre 2021, les émissions nettes cumulées sur l’île aux parfums sont estimées à 37.2 millions de billets pour une valeur globale de 1.902,3 millions d’euros, soit +4,4% en un an (+11.1% en 2020). L’émission nette cumulée de billets par habitant est ainsi passée de 6.592 euros fin 2020 à 6.631 euros fin 2021, soit une variation de +0,6% (contre +11.1% l’année passée). Par ailleurs, on note une forte émission du billet de 50 euros, coupure de thésaurisation à Mayotte, avec une part d’émission en valeur de 66.9% au 31 décembre 2021. En cela, il a un poids significativement plus élevé que dans l’Hexagone (55%) ou dans l’Eurosystème (44.4%) où il constitue principalement une coupure de transaction. On constate ainsi des parts plus faibles pour l’émission des billets de 20, 10 et 5 euros (respectivement 5.8%, 1.4% et 0.1%).
Le maintien d’un recours important des espèces malgré la crise sanitaire s’explique par un faible taux de bancarisation de la population mahoraise (67% en 2020), en lien avec le niveau de revenus (le plus faible PIB/hab. des départements français : 9.706 euros en 2019), la jeunesse de la population (âge médian de 17,5 ans) et des flux migratoires importants vers Mayotte ; l’existence d’une économie souterraine significative, qui ne représente que 9% de la valeur ajoutée (54 millions d’euros en 2015), mais concerne deux tiers des entreprises marchandes (Insee) et 95% de la main d’œuvre agricole en 2016 (DAAF) ; des raisons socioculturelles : forte solidarité familiale, tontines (chikoa), cérémonies civiles et religieuses (mariage, décès, zakat) ; les échanges avec les pays voisins pour des raisons d’assistance à la famille (transferts financiers des migrants vers les Comores et Madagascar) et/ou pour des raisons commerciales (Dubaï et Chine).
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