Elle se doit d’aboutir à un engagement fort de la France et de l’Union européenne pour préserver le patrimoine naturel exceptionnel des Outremers. Car la France, grâce à ces territoires, bénéficie d’une richesse formidable, mais en danger : ils abritent plus de biodiversité que toute l’Europe continentale, mais sont au 9ème rang mondial du nombre d’espèces menacées par pays, selon la Liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Seul pays d’Europe abritant 5 des 34 « points chauds » de la biodiversité mondiale, les Outremers français et européens constituent un patrimoine biologique exceptionnel à sauvegarder.
Pour France nature environnement (FNE), il est essentiel de participer à cette conférence internationale afin de faire entendre la voix de la société civile. « Nous souhaitons inciter les pouvoirs exécutifs des territoires ultramarins, les Etats membres et la Commission européenne à s’engager pour des financements et des priorités opérationnelles en faveur de la biodiversité et du climat sur la période 2015-2020. »
FNE relève plusieurs axes majeurs de travail. Il convient d’aménager le territoire avec la protection de la biodiversité comme objectif prioritaire.
De nombreux projets d’aménagements tels que l’extension des ports dans les Caraïbes, des exploitations minières en Nouvelle-Calédonie et en Guyane, la nouvelle route sur le littoral à la Réunion, l’extension de l’aéroport de Mayotte, l’exploration en vue d’une exploitation de pétrole offshore en Guyane… ne sont pas « climato-compatibles ».
C’est toute la logique d’aménagement du territoire qui doit être repensée. Le principe de droit français éviter, réduire et compenser les nuisances environnementales doit s’appliquer en Outremer, tout comme le refus des pertes nettes de biodiversité lors de la compensation.
Pour protéger la biodiversité, il faut mieux la connaître et construire des réseaux fonctionnels d’aires protégées terrestres et marines, constituant des infrastructures écologiques avec le territoire.
La connaissance en constitue le support, avec l’identification des enjeux de conservation des espèces et des habitats rares et menacés Cette conférence doit permettre d’établir une stratégie de création d’aires protégées et de développer notre connaissance pour l’établir.
Il faut également étendre la réglementation et les initiatives européennes (biodiversité, air, climat, déchets…) aux départements d’Outremer. FNE regrette également que la société civile ne soit pas suffisamment associée aux processus décisionnels : il faut mettre en place une gouvernance plus représentative. Les financements au développement, à la recherche et aux expertises locales méritent d’être prioritaires dans les affectations de budget. La conférence se doit enfin de préparer les perspectives de l' »Après conférence de la Guadeloupe ».
Pour Denez L’Hostis, « La biodiversité en Outremer est d’une incroyable richesse insuffisamment pris en compte par le droit français et européen. Le message de la Guadeloupe doit être concis, clair, opérationnel et bien s’articuler avec les objectifs de la conférence d’Aïchi. La biodiversité ne peut plus être la victime collatérale du mal développement.
Elle doit devenir l’épine dorsale de notre transition écologique. Certains aménagements, non contents de détruire la nature, amplifient les effets négatifs du dérèglement climatique ».
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