Un homme de cinquante ans habitant à Tsimkoura a été condamné ce lundi à trois ans de prison pour avoir frappé et menacé de mort son ex-compagne, le 18 décembre 2021. Deux semaines avant les faits, il avait pourtant déjà hérité d’une peine de six mois avec sursis pour le même motif.
Deux mois après son dernier passage au tribunal de Mamoudzou, Malik Tlili a bien du mal à se défendre. En comparution immédiate, ce lundi, l’absence de son avocat ne plaide pas en sa faveur. Ce dernier a expliqué que son client était positif au coronavirus le mois dernier et que donc, il ne pourrait pas le défendre sans un nouveau test négatif. La présidente ayant refusé le renvoi, l’avocat est parti sans demander son reste.
D’autant que l’affaire semble jouer d’avance. Deux semaines après une condamnation de six mois avec sursis pour avoir frappé sa compagne fin novembre, le quinquagénaire vit toujours à Tsimkoura, alors que le tribunal le lui avait interdit. « Elle m’a demandé de rester pour gérer le garage et vendre les voitures », indique celui qui est garagiste. En effet, les contacts dans un cadre professionnel sont toujours autorisés par la justice puisqu’elle s’avère être la seule gérante. Mais prétextant que l’activité ne pouvait tourner sans lui, il impose la cohabitation alors même qu’il a trouvé une colocation à Chiconi.
Le 18 décembre 2021, alors qu’un copain est passé lui rendre visite, il se met à nouveau en colère contre sa compagne qui doit rejoindre des amies à la plage. « Il me bloque, prend mon sac de plage et le jette à travers la pièce », se souvient-elle. S’ensuivent des insultes et des menaces de mort. « Je vais te couper la tête. Le justice ne me fait pas peur », lui crie-t-il. Les coups arrivent. Il lui tord le poignet, la projette, lui maintient avec un genou au sol et va même jusqu’à s’emparer d’un couteau de cuisine. Dehors, les amies tentent d’intervenir. L’une d’elles tombe sur le copain de Malik Tlili et ils conviennent ensemble d’appeler la gendarmerie, qui interviendra dix minutes plus tard.
« On est affligé de vous voir ici »
Alors qu’elle tient son masque avec ses mains tremblantes, la désormais ex-compagne paraît déterminée. Elle raconte son quotidien, les insultes, les menaces et notamment la peur provoquée par une future sortie de prison. « S’il n’y avait pas eu la présence de son ami, je ne serais pas là aujourd’hui », fait-elle savoir. Lui explique qu’il s’est mis à boire beaucoup et dès le matin. « J’ai perdu mon calme. Je me suis comporté comme un salopard », reconnaît l’homme, déjà condamné à onze reprises pour des vols, des violences, des délits routiers et des escroqueries.
Essayant de rejeter souvent la faute sur les autres, il fait remarquer que s’il avait pu « refaire ses papiers et repartir en métropole », l’issue aurait été bien différente. Une explication qui provoque l’ire de la présidente du tribunal et de ses assesseurs. « Le tribunal est affligé de vous voir ici, alors que vous êtes venu en novembre », dit l’une d’elles. Même chose pour le ministère public qui voit selon lui « un cas emblématique de violence » et qu’il ne faut pas qu’il sorte de prison pour commettre « l’irréparable ». Le parquet demande alors une peine de trente-six mois de prison. Une réquisition suivie par le tribunal qui condamne Malik Tlili à trois ans d’emprisonnement, auxquels s’ajoutent le maintien en détention, l’interdiction de porter une arme pendant cinq ans et le versement d’un euro de préjudice morale à la victime.