L’association Aquatic Nage Mayotte, une nouvelle bouée de sauvetage

Créée officiellement le 22 décembre dernier, l’association Aquatic Nage Mayotte a pour ambition de proposer des séances de natation aux écoliers, mais aussi des formations aux métiers de surveillant de baignade et de sauveteur aquatique. Une bonne nouvelle pour un territoire régulièrement marqué par les accidents en mer.

À 56 ans, Alain Baron se lance un nouveau défi et non des moindres : apporter toute son expérience emmagasinée au cours de sa carrière à travers sa nouvelle association Aquatic Nage Mayotte, créée officiellement le 22 décembre 2021 sur Petite-Terre. « Tout le monde a conscience qu’il est important de savoir nager et de recenser des métiers en lien avec la mer », introduit celui qui vit dans le 101ème département depuis bientôt un an. Un constat qui le pousse aujourd’hui à proposer ses services, à l’instar d’Hervé Ducongé avec le Cercle des Nageurs.

Territoire insulaire, Mayotte fait régulièrement face à des accidents aquatiques. Si l’apprentissage de la natation aux élèves du 1er et du 2nd degrés est une priorité de l’Éducation nationale, force est de constater que l’île aux parfums accuse un sérieux retard dans ce domaine… Seules quelques initiatives locales permettent de rentrer dans les clous ! Une collecte de fonds réalisée par deux institutrices de Labattoir a notamment permis de financer 13 séances d’initiation à deux classes de CE1 et de CM1 au cours des trois derniers mois de l’année. « C’est bien, mais cela devrait être plus », insiste Alain Baron. « Nous étions sur la plage du Faré avec le minimum de matériel… J’ai par exemple dû prêter des lunettes aux enfants. S’ils ne mettent pas la tête sous l’eau, cela ne sert à rien ! »

BSB, BNSSA, BPJEPS…

Seul hic dans cette histoire : les communes peinent à prendre conscience des enjeux et surtout à dégager des budgets adéquats pour démocratiser cette discipline. « Personne ne se réunit autour d’une table pour cibler chaque problématique », regrette l’ancien joueur de water-polo de haut niveau. « Les projets n’avancent pas et le retard s’accumule… Clairement, certaines mairies ne jouent pas le jeu. » Reste qu’il faut aussi résoudre l’absence des postes de secours et dénicher du personnel en conséquence. Sur ce dernier point, Alain Baron entend bien proposer des formations dans le but de délivrer le brevet de surveillant de baignade (maître-nageur), le brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (nageur sauveteur), mais aussi le brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport spécialisation activités aquatiques et natation. L’association doit d’ailleurs organiser une semaine de découverte du 21 au 27 février, avec le comité régional olympique et sportif, afin de présenter les différents métiers aquatiques, les débouchés, les fédérations…

Une étape indispensable qui doit permettre à terme de professionnaliser l’ensemble de ce secteur d’activités. L’idée aussi ? Aménager la mer en la sécurisant grâce à des signalisations et des chenaux traversiers. « Il faut que ce soit réglementé sur toutes les plages si nous voulons développer le tourisme. Par exemple, les bateaux à moteurs n’ont pas le droit de dépasser les cinq nœuds dans la zone des 300 mètres, voire même d’y accoster. » Reste à savoir si les collectivités assumeront enfin leur part de responsabilité. En attendant, Alain Baron ne compte pas rester les bras croisés. « Je ne veux plus être attentiste, je vais faire venir une piscine hors sol pour les scolaires et les activités de remise en forme. »

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