Dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a réuni ce mercredi 19 janvier ses homologues portugais et espagnols ainsi que les présidents des neuf régions ultrapériphériques (RUP). L’objectif ? Adopter un document de position commune afin de contribuer à l’actualisation du partenariat stratégique de la Commission européenne avec ses territoires ultramarins.
Agriculture, emploi et cohésion sociale, santé ou encore transition écologique, telles sont les thématiques abordées par le document de position commune de la France, le Portugal et l’Espagne et leurs 9 régions ultrapériphériques (Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion, Mayotte, Saint-Martin, les Açores, Madères et les Canaries). “Les RUP sont des territoires porteurs de nombreuses opportunités pour l’Union européenne. Les politiques européennes doivent permettre de soutenir leur potentiel et leur croissance, tout en renforçant la cohésion économique et sociale entre et sur les territoires”, affirme-t-on en guise d’introduction. Avant d’insister sur un point : aucun exercice d’une telle ampleur n’avait été mené par les trois pays membres depuis le dernier mémorandum commun de 2010 !
Rayonner au-delà du Vieux Continent
Insulaires, ces RUP n’en restent pas moins d’une importance capitale pour l’Union européenne. En témoignent les plus de 13 milliards d’euros alloués à leur rayonnement entre 2014 et 2020. Si la dotation reste inchangée pour la période budgétaire 2021-2027, une nouvelle stratégie doit voir le jour. “Notre objectif dès à présent est de lever les freins au développement des RUP”, insiste Jérôme Saulière, conseiller aux affaires économiques, à l’emploi et aux fonds européens auprès du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu. Derrière ses 39 pages le document de position commune cache des mesures qui se veulent “très opérationnelles”, explique l’ex-inspecteur des finances. Le but ? Apporter des solutions aux contraintes structurelles et permanentes auxquelles elles sont confrontées. La grande nouveauté tient alors dans la position partagée des trois États qui laissent s’élever la même voix pour un développement homogène de leurs territoires ultramarins.
Les dispositifs Frontex réclamés par Ben Issa Ousseni
Une réunion marquée par l’intervention du président du 101ème département, Ben Issa Ousseni, principalement sur les défis migratoires. « J’ai lancé un appel en novembre dernier pour que Mayotte soit considérée comme une zone d’urgence et pour que les dispositifs Frontex puissent y être déployés. Avec 27.400 reconduites à la frontière en 2019, cette approche est, en effet, vitale pour la cohésion sociale de notre région. Les flux d’arrivées sont constants depuis plus de dix ans, sur un territoire de 376 km2, français et européen, qui demeure très attractif pour des pays voisins moins développés », détaille-t-il comme pour attirer les regards sur cette situation particulière. Précisant par ailleurs que « Mayotte se positionne dans les « starting block » pour saisir les débouchés économiques à venir ». Du fait de sa position géostratégique dans le canal du Mozambique, Mayotte se rêve en “hub” international. Reste à savoir si le songe deviendra un jour réalité… Premiers éléments de réponses en mai prochain lors de la présentation de cette fameuse nouvelle stratégie par la Commission européenne.