Gendarme renversé : un individu en garde à vue, deux autres à l’hôpital

Lundi soir, vers 21h, lors d’un contrôle lié au couvre-feu à Chirongui, un véhicule a foncé sur un gendarme de 25 ans. Plaqué sur le capot sur une cinquantaine de mètres, ce dernier a tiré à cinq reprises à l’intérieur de l’habitacle, touchant deux des trois occupants. Souffrant d’un hématome à la jambe, le militaire était toujours hospitalisé ce mardi pour subir des examens.

Multipliant les contrôles sur six points du réseau routier de Mayotte, les gendarmes se chargent depuis le 9 janvier de faire respecter les horaires du couvre-feu. Cette mesure, imposée de 20h à 5h, doit permettre d’enrayer la circulation du coronavirus et de son variant Omicron. Et si sur la plupart des barrages, la situation se passe dans de bonnes conditions, lundi, il a dégénéré dans le sud de l’île. « Au minimum, trois militaires doivent réaliser ces contrôles. C’était le cas ce soir-là à Chirongui. Un trinôme de gendarmes mobiles a établi un barrage près du collège de Tsimkoura », raconte le colonel Olivier Capelle, commandant de la gendarmerie.

En poste depuis 20h, les gendarmes voient une heure plus tard un véhicule leur foncer dessus pour tenter d’échapper au barrage. L’un des militaires, âgé de 25 ans, se retrouve alors coincé sur le capot sur une cinquantaine de mètres. Arme au poing, celui-ci tire cinq fois vers l’intérieur de l’habitacle, avant d’être projeté au sol à la suite d’une nouvelle accélération du véhicule. « Un dispositif a alors été mis en place par les gendarmes pour retrouver les occupants. Dans les deux heures, les trois interpellations ont eu lieu à proximité », indique Yann le Bris, le procureur de la République du tribunal de Mamoudzou. Avant de préciser qu’il s’agit de jeunes majeurs.

Deux interpellés pas encore entendus

Plusieurs points restent encore à éclaircir : « l’enquête étant toujours en cours », poursuit le procureur. En effet, celui-ci doit attendre que les deux jeunes actuellement à l’hôpital soient entendus. Ces derniers auraient été blessés au bras par les tirs du gendarme.

Il y a deux volets dans cette affaire. La section de recherches, en lien avec l’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), doit interroger le militaire « sur les conditions d’utilisation de son arme ». Selon le commandant de la gendarmerie, « il était à l’hôpital ce mardi pour des examens complémentaires » et souffrirait d’un hématome à la jambe. Une deuxième enquête portera sur le comportement du conducteur, la voiture pouvant être considérée comme une arme par destination, et sur les conditions des interpellations.

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