Originaire de Mayotte, El Fardou Ben Nabouhane est l’attaquant-vedette de l’Etoile rouge de Belgrade et un cadre de la sélection comorienne. Alors que cette dernière joue la première Coupe d’Afrique des nations (CAN) de son histoire au Cameroun, l’ancien gamin de Passamaïnty et ex-joueur du RC Barakani revient sur cet événement.
Flash Infos : Quel est votre sentiment après ce premier match historique contre le Gabon lundi ?
El Fardou Ben Nabouhane : Dans l’ensemble, c’est mitigé. On est déçu par rapport au résultat (les Comores se sont inclinés sur le score de 1-0, ndlr.), on voulait bien débuter. Il y a sans doute eu de la pression par rapport à ce premier match. La plupart des joueurs n’ont jamais joué de grands matchs comme celui-là. C’est notre première CAN, on doit apprendre et j’espère qu’on le fera vite !
FI : Une défaite n’est pas éliminatoire, mais quelle est votre motivation avant d’affronter le Maroc (vendredi) et le Ghana (mardi) ?
E. L. B. N. : Ce seront des matchs différents… Si on veut faire quelque chose, ça ne dépend que de nous maintenant. On va essayer de faire un résultat. Pourquoi pas chercher une victoire, voire deux ?
FI : Espérez-vous être le premier joueur des Comores à marquer à la CAN ?
E. L. B. N. : En tant qu’attaquant, évidemment, j’aimerais aider l’équipe en marquant des buts. Mais si mes coéquipiers en inscrivent et font gagner l’équipe, je signe tous les jours.
FI : Participer à ce type de compétition, était-ce un rêve quand vous êtiez un jeune footballeur mahorais ?
E. L. B. N. : Bien sûr. Quand on est jeune, on veut jouer dans les grandes compétitions comme la CAN et la Ligue des Champions. Je pense à la Coupe du Monde également…
FI : Comme de nombreux joueurs de l’équipe, vous êtes Franco-Comorien. Pourquoi avoir choisi de représenter l’archipel des Comores ?
E. L. B. N. : Pour moi, c’était un choix naturel. À l’instant où j’ai intégré l’équipe, je me suis dit que c’était le bon moment pour le faire.
FI : En tant que capitaine lors du premier match, considérez-vous avoir un rôle de grand frère avec cette sélection ?
E. L. B. N. : C’est vrai que je suis un cadre maintenant ! Même si d’autres étaient là avant, c’est quelque chose qui me tient à cœur. Mais je tiens à rappeler qu’on est plusieurs à remplir ce rôle.
FI : Quel attachement gardez-vous avec Mayotte ?
E. L. B. N. : Mayotte, c’est mon île. Là où sont mes parents. J’ai commencé le foot au RC Barakani. Je ne l’ai quittée qu’en rejoignant ma grand-mère à La Réunion, où je suis allé m’inscrire à la JS Saint-Pierroise.
FI : Depuis le Cameroun, ressentez-vous le soutien des fans de foot mahorais ?
E. L. B. N. : Oui, je le vois à travers ma famille tout d’abord. Depuis que je suis arrivé au Cameroun, je reçois pas mal de soutiens venus de Mayotte.
FI : On a parlé du rêve de jouer la CAN. Quels étaient les vôtres au moment de quitter l’île ?
E. L. B. N. : Comme je l’ai dit, c’était de jouer de grandes compétitions. C’était de devenir professionnel. Pas forcément en Europe, mais Le Havre m’a donné cette possibilité.
FI : Est-ce que vous avez l’impression d’être un exemple pour les jeunes footballeurs mahorais ?
E. L. B. N. : Je l’espère. C’est bien que des jeunes suivent des exemples. J’essaie de le faire à mon niveau.
FI : Vous jouez la CAN et la Ligue des Champions, vous êtes quadruple champion de Serbie avec votre équipe, l’Etoile rouge de Belgrade. Est-ce que vous voyez cela comme le sommet de votre carrière ?
E. L. B. N. : Vous le rappelez : j’ai joué toutes ces compétitions. Je ne peux qu’être satisfait de ma carrière.
FI : Qu’est-ce que vous aimeriez vivre de plus en tant que footballeur ?
E. L. B. N. : Vivre une Coupe du Monde, ce serait le summum ! Je veux continuer à jouer en coupe d’Europe et bien sûr la CAN.