À 37 ans, Marie Grosgeorge vient de débarquer dans le 101ème département en tant que nouvelle directrice de cabinet du préfet. L’ancienne enseignante de sciences économiques et sociales entend bien capitaliser son expérience acquise en Charente-Maritime pour apporter sa pierre à l’édifice sur un territoire où les enjeux politiques et sanitaires sont majeurs. Entretien.
Flash Infos : Depuis le 22 décembre dernier, vous êtes la nouvelle directrice de cabinet du préfet. Comment se sont déroulés vos premiers jours et comment appréhendez-vous ce premier poste ultramarin ?
Marie Grosgeorge : Je suis encore en phase de découverte ! Je m’attache à prendre mes marques sur le territoire et à m’imprégner de l’équipe préfectorale en place, de l’ensemble des services de l’État et des diverses collectivités. Le contexte calendaire actuel est particulier avec les congés scolaires et le Covid-19 qui nous rattrape…
Ce poste de directrice de directrice de cabinet est mon deuxième après celui occupé en Charente-Maritime, qui m’a donné envie de repartir sur les mêmes fonctions dans un environnement tout à fait différent avec des spécificités bien distinctes. L’Outre-mer est un bon défi, très formateur ! L’idée est de pouvoir capitaliser cette première expérience, mais aussi de me confronter à de nouveaux sujets et à de nouvelles problématiques. À la sortie de l’ENA, quand j’ai décidé de rentrer au ministère de l’Intérieur, je savais d’ores et déjà que je voulais vivre une « aventure » ultramarine. C’était un souhait dans ma carrière et je suis ravie que mon choix se soit arrêté sur Mayotte. Ma première impression le confirme à tout haut point.
FI : Vous avez commencé votre carrière en tant qu’enseignante de sciences économiques et sociales. Qu’est-ce qui vous a poussé à reprendre vos études et à intégrer l’École nationale d’administration en 2016 ?
M. G. : J’étais très heureuse comme enseignante, j’en garde d’excellents souvenirs ! Mais j’ai toujours eu cette envie de changer, d’encadrer des équipes, de travailler moins seule… De goûter à l’expérience managériale et de partir à la découverte de la France dans sa globalité.
Après, je n’ai pas de plan de carrière prédéfini ! Je ne peux vous dire aujourd’hui ce que je ferai dans deux ou cinq ans… C’est une deuxième vie professionnelle qui se poursuit pour moi. Et j’ai le souhait de la construire au sein du corps préfectoral, de progresser et de me façonner le bagage professionnel le plus complet possible. La grande richesse de ce métier est de pouvoir travailler dans des territoires aussi riches que variés, dans des endroits que nous n’aurions pas forcément imaginés à nos débuts.
FI : Au sein de la préfecture de Mayotte, vous occupez un poste, que nous pouvons caractériser, de l’ombre. Concrètement, quelles sont vos missions auprès du préfet ?
M. G. : L’un des sujets majeurs qui relève de mon périmètre concerne bien évidemment la lutte contre la propagation du Covid-19, sachant bien évidemment que les caractéristiques de la crise diffèrent ici ! Ainsi, mon expérience acquise par le passé sera forcément utile. Nous devons nous attendre à une dégradation sanitaire importante dans les jours et les semaines qui arrivent. Mais cela ne doit en aucun cas occulter la lutte contre l’insécurité et le trouble à l’ordre public, ainsi que le lien avec les collectivités et les associations pour mener à bien la politique mise en place contre l’immigration clandestine.
L’autre enjeu et non des moindres, qui est encore une fois en lien avec mon passage en Charente-Maritime, porte sur l’acculturation des risques naturels, à travers la préparation des plans de secours et la prévention de la population. Enfin, la particularité propre de mon poste dans le 101ème département réside dans la gestion du service administratif et technique de la police nationale puisque je m’occupe de la paie, des ressources humaines et de la logistique.
FI : Non seulement vous serez en charge de l’organisation quotidienne de la vie préfectorale, mais en plus vous serez également amenée à suppléer le préfet sur différents dossiers et à gérer certains conflits sociétaux. Comment définiriez-vous votre méthode de travail ?
M. G. : Je suis très attaché au dialogue ! Pour la simple et bonne raison que je mets les pieds dans un territoire pour le moment encore méconnu. Il m’apparaît donc indispensable d’être à l’écoute de la réalité mahoraise et de ses spécificités. Pour autant, la sécurité de tous reste une ligne non négociable dans les discussions. La priorité absolue est avant tout la protection des habitants de Mayotte.