Ce jeudi 9 décembre 2021 avait lieu la signature du programme mahorais alimentation, activité physique et santé (PMAAPS) dans les locaux de l’agence régionale de santé de Mayotte. L’objectif de cette déclinaison locale du programme national nutrition santé ? La prévention des maladies chroniques sur le territoire de l’île aux parfums, en promouvant une alimentation équilibrée et de qualité mais une activité physique régulière.
Une femme sur deux en situation d’obésité, un adulte sur dix atteint de diabète, un enfant sur dix souffrant de dénutrition… Voici les tristes chiffres avancés par le directeur de l’agence régionale de santé de Mayotte, Olivier Brahic. Sur l’île aux parfums, la précarité et la sédentarité font des ravages. “Nous sommes face à un problème de santé publique, l’une des priorités de l’ARS”, explique le signataire du programme. S’il n’y a pas si longtemps encore, les Mahorais avaient une alimentation variée et de saison, aujourd’hui la mondialisation et ses géants mettent à mal la santé des habitants de l’île. Les boissons sucrées, la friture, les pesticides, mais aussi le manque d’activité physique, sont les facteurs principaux de maladies chroniques qui touchent une population de plus en plus nombreuse et jeune.
Trois ans pour sensibiliser
Un plan de prévention décliné en cinq axes entre 2021 et 2023, neuf objectifs et vingt-deux actions, mais qu’a-t-il dans le ventre ? “Avec le programme alimentation, activité physique et santé, notre enjeu principal n’est pas tant l’accès aux soins mais plutôt la prévention de ces pathologies”, détaille Olivier Brahic. Dans un premier temps, le programme s’intéresse à l’éducation à la santé afin d’apprendre aux enfants dès leur plus jeune âge à manger sainement et pratiquer une activité physique régulière. Puis, viennent les actions portant sur l’offre alimentaire et sportive, visant à améliorer la qualité et la diversité de l’offre alimentaire sur l’île, mais aussi à faciliter l’accès pour tous à une alimentation suffisante, et des pratiques physiques “sport-santé”. Enfin, en partenariat avec les institutions locales, le programme mahorais alimentation, activité physique et santé se penche sur le volet de la recherche et l’accompagnement des initiatives territoriales.
Des actions qui ont du poids
“La lutte contre la précarité alimentaire, la structuration de la filière sport-santé, la protection du consommateur, l’accompagnement des professionnels mais aussi la mutualisation de nos compétences, voilà comment s’articule ce programme”, explique le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, avant de ratifier le PMAAPS. À ses côtés, Echati Issa, élue et membre de la commission sociale du conseil départemental de Mayotte, et Ymane Alihamidi-Chanfi, directrice de la caisse de sécurité sociale de Mayotte, toutes deux cosignataires du programme, rappellent “l’articulation forte de ce dispositif avec d’autres dispositifs locaux comme le plan de lutte contre la pauvreté.” Un programme qui a de grandes ambitions et qu’on espère bientôt voir peser dans les politiques locales.