Ce mercredi 1er décembre, l’agence française de développement (AFD) organisait à l’hôtel Sakouli une cérémonie dans le cadre du programme Mouv’Outremer. L’occasion de récompenser les porteurs de projet inscrits depuis plusieurs mois au sein de ce dispositif et engagés pour une transition durable à Mayotte.
Valoriser le patrimoine, les traditions et l’environnement mahorais, tel est l’objectif des porteurs de projets inscrits dans le programme Mouv’Outremer. Destiné aux acteurs des départements et collectivités ultramarines engagés pour un développement durable de leur territoire, il offre un parcours de formation adapté à chaque acteur et aux spécificités des territoires d’Outre-mer. Réunions, conversations, créations… Entre les mois de mai et d’octobre 2021, les huit lauréats récompensés ce mercredi 1er décembre à l’hôtel Sakouli n’ont pas chômé. Rencontre avec deux d’entre eux engagés activement dans la valorisation de l’île aux parfums et de ses richesses.
Association Made in Mayotte : la vitrine de l’artisanat mahorais
“Couture, stylisme, céramique, sculpture, bijouterie, cosmétiques, produits du terroir…Notre communauté d’artisans réunit tous corps de métier”, affirme avec un large sourire Marlène Fraytag, la présidente de Made in Mayotte. “L’association a été créée officiellement il y a seulement 31 jours. L’objectif en participant à la saison 2021 de Mouv’Outremer était de nous structurer”, commente la sculptrice sur bois. Avec quinze adhérents et six membres fondateurs, la structure espère rassembler un nombre croissant d’artisans éparpillés aux quatre coins du territoire. “Cela fait quatre ans que nous organisons des événements. Participer à Mouv’Outremer a été un sacré challenge ! Le travail collectif était très stimulant et nous a permis de faire mûrir notre projet”, poursuit Marlène Fraytag. Mais le travail ne s’arrête pas là. Dès la semaine prochaine, les artisans se retroussent les manches pour le lancement de la 9ème édition de l’exposition Made in Mayotte sur le thème de l’animal totem de l’île : la tortue. Un rendez incontournable pour les artisans locaux à l’approche des fêtes de fin d’année et à consommer sans modération du 8 au 22 décembre dans le hall de l’agence d’attractivité et de développement touristique, anciennement connue sous le nom de comité du tourisme.
La relance de la filière ylang chauffe avec Neosent
“Sauver, relancer, restructurer la filière ylang.” Voici l’objectif de Neosent. La société par actions simplifiée unipersonnelle, créée en novembre 2019 par Kassim Fidaly, espère bientôt participer au renouveau de l’ylang-ylang à Mayotte. “Notre projet est d’apporter une solution durable pour produire et consommer les huiles essentielles. » En lien avec l’institut national des sciences appliquées de Rouen, des études ont été menées entre 2019 et 2020 afin de définir la manière de créer la vapeur nécessaire à la destination de la fleur symbole de l’île aux parfums. “Nous cherchons une solution innovante et résiliente pour faire passer l’eau de l’état liquide à gazeux de manière durable grâce aux énergies renouvelables.” Une recette miracle encore tenue secrète qui pourrait bien permettre de relancer la filière à Mayotte. “L’ylang fait partie de notre culture, il ne faut pas qu’elle disparaisse. De plus, l’aromathérapie est aujourd’hui un marché en pleine expansion et il faut que Mayotte puisse mettre en valeur son patrimoine”, conclut le président fondateur de la société. En partenariat avec les producteurs de l’île, la jeune entreprise compte bien redonner à l’île aux parfums ses lettres de noblesse.