La ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a achevé sa visite à Mayotte dans la mangrove de la vasière de Dzaoudzi. Enseignants-chercheurs et doctorants lui ont expliqué l’importance de préserver cet écosystème et de continuer les recherches. La ministre a promis que l’État était déjà en train d’apporter des réponses pour satisfaire leurs besoins.
La mangrove, une richesse mahoraise que la ministre de l’Enseignement supérieur a pu découvrir à l’occasion d’une immersion dans la vasière de Dzaoudzi. Frédérique Vidal a montré un réel intérêt pour le sujet, pour le grand plaisir des chercheurs qui ont assuré la visite guidée. « Il y a une curiosité intellectuelle, elle comprend ce qu’on lui dit et c’est très agréable pour nous parce qu’on se demande toujours si notre interlocuteur trouve de l’intérêt dans ce qu’il apprend », a indiqué Claire Golléty, maître de conférence en écologie marine et responsable du département sciences et technologie au CUFR de Mayotte. Durant près d’une heure, la ministre a pu constater l’état de la mangrove de Dzaoudzi qui se porte plutôt bien. « Celle de la vasière des Badamiers est en pleine croissance », a assuré Claire Golléty.
Contrairement à celles situées dans le sud de l’île qui sont en train de disparaître sous l’effet naturel et les autres dégradées par l’urbanisation. « Il ne suffit pas de dire que la mangrove est importante, la population doit comprendre pourquoi elle l’est », a ainsi déclaré Anliati Ahmed Abdallah, doctorante en géographie de l’environnement au CUFR. La mangrove est en réalité essentielle pour l’équilibre de l’écosystème marin et elle est bénéfique aux riverains. « Elle est une ressource pour certaines espèces marines, elle permet aussi de filtrer les eaux usées qui arrivent du côté terrestre, elle limite l’énergie des vagues et protège les villages qui se situent à proximité des mangroves », a rappelé Anliati Ahmed Abdallah. Pour arriver à faire passer le message, les chercheurs doivent être en mesure de faire leur travail dans de meilleures conditions, chose pas toujours évidente au centre universitaire de Mayotte.
Besoin de soutien humain pour continuer la recherche
Les enseignants-chercheurs ont profité de la visite pour faire part de leurs difficultés quotidiennes. Le manque de personnel au sein du CUFR de Mayotte a un impact sur leurs travaux. Claire Golléty l’a évoqué, pour faire de la recherche au même niveau que les autres universités, ils ont besoin d’un soutien administratif, « pour aider au montage de projet, répondre aux appels à projet, etc » et de personnel technique « pour travailler dans les laboratoires de recherche, sur le terrain ». La ministre de l’Enseignement supérieur a écouté d’une oreille attentive les doléances de chacun et a assuré que des réponses à cette problématique sont déjà prévues dans le contrat pluriannuel pour la période 2020-2025. « Dans les priorités évoquées, les postes ont été identifiés, ils vont arriver et on est bien en phase entre ce que l’État va proposer et la réalité du terrain, ce qui est important parce que des fois on propose des choses à Paris qui ne sont pas adaptées à la réalité du terrain », a-t-elle promis. Des propos qui semblent satisfaire les principaux concernés. « La ministre a tout à fait compris et entendu notre demande », s’est réjoui la responsable du département sciences et technologie du CUFR de Mayotte. Cependant, aucune échéance n’a été annoncée pour le recrutement de ce personnel manquant. Les enseignants-chercheurs de l’île doivent encore composer avec cette configuration qui les oblige à faire un travail interdisciplinaire.