L’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte a dévoilé ce jeudi 18 novembre les quinze projets qu’elle va accompagner pour développer des offres touristiques expérientielles. Les touristes, habitants de Mayotte ou venant de l’extérieur, ne seront plus observateurs, ils pourront vivre pleinement les traditions mahoraises. Pour cela, un travail de fond et de forme est à faire pour que les porteurs de projets puissent répondre aux nouvelles exigences du tourisme.
Avez-vous déjà voulu pêcher au djarifa, organiser un manzaraka ou voir une usine sucrière en réalité virtuelle ? Si ce n’est pas déjà fait, cela sera bientôt possible sur l’île aux parfums. L’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte se mobilise pour développer des offres touristiques expérientielles. Quinze porteurs de projets font partie des heureux élus choisis par la structure pour être accompagnés dans la concrétisation de leurs idées. « On va travailler sur l’accueil, sur les tarifs que les gens vont payer, sur la mise en scène. L’objectif est que ces offres soient uniques, qu’on ne puisse les vivre qu’à Mayotte », insiste Michel Madi, le directeur de l’AaDTM, convaincu des bienfaits de cette opération séduction.
Pour ce faire, l’agence a fait appel à un cabinet de conseil dont la mission consiste à rendre ces offres attractives. L’accompagnement se fera durant les six prochains mois et sera individualisé. « Chaque porteur de projet aura sa feuille de route avec ses besoins. On va les aider à répondre aux questions qui se posent et qui ne se posent pas pour que ça marche », indique David Martin, le directeur du cabinet Ted conseil. En commençant par définir le contenu des projets. Puis en trouvant une appellation qui marque les esprits et qui soit assez vendeur pour attirer les clients. « Le choix du nom est important parce que c’est le premier contact qu’aura le futur client, qu’il soit Mahorais ou extérieur à Mayotte. Le nom est une évocation de la promesse qu’on lui fait, du voyage qu’on lui propose. »
Cet accompagnement est crucial pour ces porteurs de projet qui manquent cruellement d’outils pour s’inscrire dans le temps. « Le projet ne doit pas disparaître au bout d’un an, on va les accompagner pour que ça soit viable et pour cela, ils doivent générer de l’argent. Le tourisme est un secteur économique, certaines de ces activités sont déjà pratiquées, mais elles n’ont pas cette approche expérientielle ni commerciale », selon Michel Madi. Les touristes devront donc apporter une participation financière pour vivre l’expérience mahoraise !
Les consommateurs deviennent des consom’acteurs
En partenariat avec les différents offices de tourismes de l’île, l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte a choisi les quinze projets. Triés sur le volet, tous proposent une autre forme de tourisme, qui sort de l’ordinaire et qui répond aux besoins des touristes de plus en plus exigeants. « Les gens ne veulent plus être observateurs, ils veulent essayer, vivre les expériences. Ils passent de consommateurs à consom’acteurs », prévient le directeur du cabinet Ted Conseil. De nos jours, le secteur du tourisme ne cesse de s’innover et si Mayotte veut devenir une destination prisée, elle doit jouer de ses atouts. L’environnement, la gastronomie ou encore les traditions doivent être mises sur le devant de la scène selon le directeur de l’AaDTM. « Il s’agit de faire de l’ADN de Mayotte des offres touristiques. Les touristes veulent vivre ce que nous vivons et c’est pour cela que ces projets ont été retenus. » Rendez-vous courant 2022 pour voir leur concrétisation.
Participer à un manzaraka
Il est indéniable que les manzaraka, les grands mariages mahorais, font désormais partie du paysage de l’île. Attoumani Harouna, le porteur de ce projet veut faire vivre pleinement l’expérience aux touristes qui viendront visiter l’île. « Ils ne vont pas simplement regarder le mariage et s’habiller comme les Mahorais, ils vont participer à l’organisation, cuisiner avec la famille, préparer les mariés et tout ce qu’il s’en suit », explique-t-il. Et pourquoi pas donner envie à un touriste d’organiser son mariage à Mayotte comme les Mahorais.
La pêche au djarifa
C’est une pratique qui est en train de se perdre et que Taambati Moussa veut préserver coûte que coûte. Cette fervente défenseure des traditions mahoraises propose aux touristes locaux et étrangers de découvrir la pêche au djarifa. « Cela se faisait beaucoup avant, mais aujourd’hui ça se fait de manière anecdotique. Pourtant, je sais que les touristes adorent cela car ceux que j’accueille me le réclament sans cesse », affirme Taambati Moussa. La pêche au djarifa consiste à aller attraper des petits poissons avec de longs tissus de six mètres que l’on plonge directement dans l’eau, au bord de la mer.
Usine de Soulou en réalité virtuelle
Le tourisme 2.0 est également très apprécié par certain, et El Farouk Adinani l’a bien compris. Ce porteur de projet a l’idée de « faire découvrir les usines sucrières et autres sites anciens en réalité virtuelle ». Vous vivrez le temps passé comme si vous y étiez.
Découverte de la mangrove
Les scientifiques ne cessent de le répéter : la mangrove mahoraise est en danger ! Elle a complètement disparu à certains endroits de l’île alors qu’elle préserve une biodiversité riche. L’association Haïdo veut participer à cette préservation en faisant découvrir la mangrove de Mayotte tout en proposant des activités. « On pourra faire du kayak et de la pirogue pour prendre soin de la santé environnemental. »
Apprendre les danses traditionnelles
Le debaa et le mbiwi sont des danses traditionnelles mahoraises agréables à regarder, mais difficiles à réaliser. L’association Fleurs des îles veut initier les touristes à la pratique de ces danses. Ils apprendront la technique, mais pourront également choisir les tenues et les fleurs qui font partie intégrante de ces moments artistiques.