Cyclone Hellen : la colère après la désolation à Acoua

Les habitants du quartier Angoidra, en bord de mer, pansent leurs plaies.
Beaucoup des habitants du village avaient pris leur journée pour la consacrer à nettoyer les habitations et leurs abords. La route qui mène au nord de l’île est parsemée de traces d’éboulis et de troncs d’arbre. Mais à Acoua, c’est la désolation ; et le nouveau maire, Darouechi Ahmed aura du travail pour redonner une image présentable de sa commune.
Caniveaux détruits, routes effondrées, végétations à terre… À Angoidra, certains villageois ont bien cru que le pire arrivait.

Samedi, vers 11 heures, alors que notre île n’était encore qu’en alerte fortes pluies, le canal d’évacuation d’eau a débordé et la forte houle a provoqué des inondations d’une rare violence.
« Tout s’est passé rapidement, nous étions tous à la maison, et tout à coup l’eau est entrée. En quelques minutes, nous en avions jusqu’au cou !
Nous sommes alors montés pour nous réfugier sur le toit » raconte une mère de famille. Mais la famille a échappé au pire, puisque les fondations de son domicile sont parties dans le lagon, laissant un trou béant où les vagues s’engouffrent désormais.

Dans la matinée de lundi, les habitants du quartier sinistré ont reçu la visite d’une petite délégation composée du président du conseil général, Daniel Zaïdani, du député Boinali, de l’ancien et du nouveau maire de la commune et des conseillers généraux. Mais c’est avec méfiance que les villageois ont reçu le soutien de ces élus, « Rien que d’y repenser, cela m’énerve ! Ils ne sont venus que pour être pris en photos, ils ne nous ont même pas proposé de solution de relogement » s’enflamme une villageoise qui a vu sa maison inondée et son petit atelier de réparation d’électroménagers littéralement partir à l’eau. Cette dernière affirme être allée chercher du renfort auprès de la mairie dimanche, pour se faire répondre que le premier magistrat était en « train de compter les bulletins ».

Ainsi, pour tenter d’apporter une réponse citoyenne aux manquements des politiques, le « collectif génération Acoua » a décidé de prendre les choses en main. Dès dimanche, les jeunes ont aidé les sinistrés à nettoyer le quartier pour permettre l’évacuation des eaux pluviales. Ils organisent ce soir une réunion pour trouver un moyen de venir en aide à cette population en détresse. « Je me suis dit que si nous ne faisions rien, personne ne le ferait à notre place… », invite Ainoul Foulane, le président. Le jeune homme, handballeur, déplore le manque d’initiatives et le fait que les élections municipales aient pris le pas sur la catastrophe.

Ainsi, un appel est lancé aux dons et aux bonnes volontés pour aider à reconstruire les foyers ravagés.

Mais une fois le bilan fait, une question se pose : comment a-t-on pu laisser des familles s’installer si près de la plage ? À l’origine, le quartier était composé de cases SIM, construites sur un remblai gagné sur la mer, aujourd’hui, les extensions anarchiques ont encore grignoté du terrain.
Ce week-end, la nature a repris ses droits.
La réunion publique aura lieu ce soir à 18h30 sur le plateau polyvalent du village d’Acoua.

 

M.C.

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