Alors qu’un protocole de fin de conflit a été signé vendredi et que des contrôles renforcés lundi matin devaient garantir la sécurisation du réseau, un nouveau caillassage de bus est survenu le soir même à Tsoundzou. Il faudra encore du temps pour que les dispositifs promis aux chauffeurs fassent leurs preuves.
L’image inspirait la confiance. Lundi, pour le retour des élèves en classe et surtout la reprise des transports scolaires après des semaines de droit de retrait, un important dispositif de sécurisation était mis en place dès le matin, avec l’appui des forces de l’ordre. Résultat : 83 bus et plus de 3.000 élèves contrôlés. Et surtout, une rentrée sans encombre. C’était sans compter un nouveau caillassage, survenu le soir même, du côté de Tsoundzou… “Et voilà, encore un bus caillassé à Tsoundzou, il y avait 30 élèves à l’intérieur”, souligne un internaute sur Facebook, qui publie une vidéo sur laquelle on peut voir l’ampleur des dégâts : des impacts de pierres et des bris de verre partout, mais aussi la vitre côté conducteur, explosée en mille morceaux.
“Effectivement, on a eu du caillassage hier, et un début d’échauffement à Kahani hier aussi”, confirme Anli Djoumoi Siaka, délégué FO transports. Un seul bus aurait toutefois été la cible des jets de pierre. “On s’en doutait, on savait pertinemment qu’avec la rentrée, les caillassages allaient reprendre”, soupire le représentant syndical. “Mais comme nous nous sommes engagés avec l’administration à reprendre le service, nous avons accepté d’y retourner sans être convaincus que les choses s’améliorent. L’événement d’hier nous en donne la preuve…”
« On n’a toujours pas de solution ! »
Même son de cloche pour Yasmina Mabouroukou, membre du conseil syndical UI CFDT. “Au bout d’un moment, les communiqués, ça va bien, les droits de retrait, on n’en peut plus. On n’a toujours pas de solution !”, s’agace-t-elle. Le protocole signé le vendredi 22 octobre et qui a permis la reprise du trafic pour la rentrée devait pourtant apporter un certain nombre de garanties aux chauffeurs. Notamment, la mise en place d’effectifs des forces de l’ordre dans les zones rouges, la présence d’accompagnateurs dans les bus, le renforcement des vitres, et davantage de moyens techniques, le tout déployé à grande échelle. Les conducteurs attendent aussi beaucoup d’une convention collective pour leur apporter davantage de garanties sociales, notamment une meilleure prévoyance santé et prévention des risques professionnels.
Des moyens qui ont donc, pour certains, fait leurs preuves dès ce lundi. “Le matin, ça s’est bien passé car il y a eu des contrôles un peu partout, mais l’après-midi, c’est reparti en cacahuètes !”, déroule Anli Djoumoi Siaka. Exaspérés par ce nouvel événement, les syndicalistes ne comptent pas pour l’instant interrompre à nouveau le service. “On va laisser encore une semaine à l’administration, le temps de mettre en place ses dispositifs. Mais à partir du 2 novembre, s’il y a encore des caillassages, nous on bloque !”, menace toutefois le représentant FO.