La conseillère départementale de Tsingoni, Zaounaki Saindou, est la nouvelle présidente de la société immobilière de Mayotte. Le bailleur social gère un parc de 2.100 logements et a pour ambition de quadrupler son patrimoine d’ici 2030. Face à cet enjeu de taille, l’élue va devoir faire preuve de pugnacité pour assurer le développement des constructions aux quatre coins de l’île.
Flash Infos : Depuis ce jeudi 21 octobre, vous êtes pour les sept prochaines années la nouvelle présidente de la société immobilière de Mayotte, un acteur majeur pour le développement du 101ème département. Qu’est-ce qui vous a motivé à vous présenter pour ce poste ?
Zaounaki Saindou : Je me suis portée candidate à cette présidence et ai reçu le soutien de mes collègues et du chef de l’exécutif, Ben Issa Ousseni, pour devenir la représentante du Département au sein de la société immobilière de Mayotte. Le territoire connaît un nombre énorme de logements insalubres, ce qui est tout à fait anormal ! Je souhaite que chaque famille, chaque enfant, puisse dormir dans des conditions décentes. Face à ce vœu, faire partie du conseil d’administration de la SIM me tenait particulièrement à cœur pour pouvoir accompagner ce changement.
FI : Quel sera votre rôle au sein du conseil d’administration ? Aurez-vous un véritable pouvoir décisionnaire ou plutôt un droit de regard sur la politique menée par la SIM ?
Z. S. : J’aurai un pouvoir décisionnaire étant donné que le Département est actionnaire de la SIM. Ma priorité sera d’étendre les projets de construction de logements sur l’ensemble de l’île. À l’heure actuelle, le problème n’est pas de vouloir augmenter le nombre de constructions, mais bien de réunir toutes les conditions pour y parvenir. Malheureusement, ce n’est pas toujours facile d’obtenir un terrain aménageable…
Le nord de l’île affiche un déficit criant au-delà de Dzoumogné. Dans le centre, cela commence tout juste à prendre forme… Tandis qu’une grande partie du sud est vraiment désertée par la SIM alors que les besoins sont multiples ! Face à cet enjeu, le Département jouera son rôle de facilitateur pour mettre à disposition du foncier quand cela sera possible.
FI : Dans sa nouvelle stratégie, la SIM affiche l’ambition de construire la bagatelle de 6.000 logements d’ici dix ans.
Z. S. : Pour l’année 2021, la SIM est en passe de livrer 400 nouveaux logements. La plupart des projets sont déjà dans les starting-blocks ! Après comme le disait le directeur, Ahmed Ali Mondroha, il y a un autre facteur qui rentre en ligne de compte pour pouvoir lancer tous ces chantiers : le manque d’entreprises structurées qui se retrouvent bien trop souvent saturées à cause des autres constructions, telles que les établissements scolaires. Regardez le projet La Renaissance à côté de l’hôpital, toutes les conditions sont réunies pour commencer les travaux, mais fautes d’entreprises, nous sommes en incapacité de le démarrer.
FI : Quelle touche personnelle aimeriez-vous apporter durant votre présidence ?
Z. S. : J’aspire à diversifier l’offre de la SIM, en instaurant l’accession à la propriété pour ceux qui ont la possibilité de pouvoir investir dans l’immobilier, mais aussi la location-vente. La population se montre de moins en moins réticente à l’idée de vivre dans un appartement. Il suffit de voir le taux d’occupation des « immeubles » en Petite-Terre, ça n’a pas l’air de la déranger plus que cela. D’autant plus qu’habiter en hauteur apporte un gage de sécurité supplémentaire.