Département avec les perspectives de croissance les plus fortes, Mayotte est encore en plein développement. À l’occasion du 4ème forum économique, l’économiste et maître de conférences à l’université Paris-Saclay, Olivier Sudrie, a dévoilé quelques pistes de travail pour envisager les contours de l’économie mahoraise à l’horizon 2050.
La croissance ! Voilà ni plus ni moins l’enjeu principal à Mayotte selon l’économiste parisien Olivier Sudrie. Selon lui, seule une croissance régulière et équilibrée permettra le développement de l’île aux parfums. Si la forte démographie du 101ème département français peut constituer une problématique au premier abord, elle peut aussi se révéler comme un atout majeur… Encore faut-il employer tous ces “bras” à bon escient.
Pour cela, il n’existe qu’une seule solution d’après l’expert : l’investissement ! “Les investissements venus de l’État viennent financer les infrastructures, les services éducatifs ou encore de santé. Mais aujourd’hui, pour arriver à équilibrer l’offre et la demande d’emploi sur l’île et faire progresser durablement le niveau de vie des Mahorais, il faut aussi que les entreprises structurées investissent”, témoigne le maître de conférences à l’université Paris-Saclay. “Nous avons tous les outils en main. Mayotte est le département avec les perspectives de croissance les plus fortes, nous n’avons aucune raison de ne pas y arriver.” Un optimisme qui dénote tant le territoire de Mayotte connaît de fortes inégalités comme le soulignent plusieurs autres intervenants.
Formation et transmission des compétences
Toujours est-il qu’embaucher à Mayotte n’est pas une mince affaire de nos jours ! À en croire la représentante de la Société Batimétal, le recrutement pour des postes demandant des qualifications plus ou moins élevées s’avère difficile. “Après une longue période de recherche de nouveaux employés, nous avons eu recours aux outils numériques pour recruter. Sur les réseaux sociaux, notre annonce vidéo a fait 35.000 vues. Résultat ? Nous n’avons reçu que cinq CV ! Il faut alors prendre en compte le fort taux de chômage du département, mais aussi les difficultés pour les entrepreneurs à recruter.”
Un témoignage qui vient remettre en question les projections idylliques qui ont pu être émises plus tôt lors de la conférence. De plus, comme le précise Jean-Claude Nyumuyantu, enseignant et entrepreneur dans le secteur de l’informatique, l’une des problématiques à Mayotte réside dans la formation et la transmission des compétences. “50% de la population mahoraise a moins de 20 ans. La jeunesse c’est nos jambes. C’est avec eux que nous construirons l’avenir et que nous allons avancer. Leur formation est alors primordiale”, insiste le chef d’entreprise. À ses yeux, les générations doivent travailler main dans la main pour assurer un avenir pérenne à l’île aux parfums. Bien loin de la théorie, c’est sur le terrain et en unissant leurs forces que les institutions mahoraises publiques et privées construiront la Mayotte de demain.