Les 4.143 artisans de Mayotte appelés à élire leur prochain président

Le 14 octobre prochain, les 4.143 artisans enregistrés à la chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte devront élire leur potentiel futur président ainsi que leurs vices-présidents pour un mandat de cinq ans. Quatre listes se présentent pour le premier tour et les tractations vont bon train.

Il y a cinq ans, les jeux étaient faits avant-même l’élection de la nouvelle présidence de la chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) de Mayotte puisqu’une seule liste s’était présentée. Cette année, l’enjeu est tout autre car quatre listes ont été approuvées par la préfecture. Si chacune d’elle comporte 35 candidats, seulement 25 d’entre eux peuvent siéger à la CMA. Les 10 autres restant constituent la réserve en cas de désistement ou de radiation. Les 4.143 artisans électeurs enregistrés pourront mettre leur bulletin dans les urnes le 14 octobre dans l’un des cinq bureaux de vote de l’île. Ils trouveront leur carte électorale sur place. Et ceux qui ne peuvent pas s’y rendre pourront faire une procuration à un autre artisan, à condition qu’il soit inscrit dans la même commune d’inscription et recensé dans la même catégorie.

Les élections auront lieu de 8h30 à 16h dans l’une des communes de chaque intercommunalité : soit Bandrélé, Dzaoudzi-Labattoir, Koungou, Mamoudzou et Sada. Avec pas moins de 1.400 électeurs, auxquels s’ajoutent ceux de Dembeni, la ville chef-lieu risque de subir quelques encombrements du côté de l’Hôtel de ville où se déroulera le scrutin. De quoi donner des sueurs froides à moins de dix jours de la date fatidique : « il y a peut-être un problème parce que ce sera en semaine, alors on se demande bien où vont se garer les gens… », relève Jean-Denis Larroze, le secrétaire général de la CMA de Mayotte.

Des élections qui ne mobilisent pas

Un casse-tête chinois en théorie qui pourrait bien ne pas se ressentir dans la pratique tant les élections à la chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte ne défraient pas la chronique ! « Généralement, le taux de participation tourne entre 15 et 20% », indique Jean-Denis Larroze. Un taux qui reste assez bas, mais qui n’étonne pas… Le secrétaire général de la CMA accuse l’organisation ministérielle, qui oblige la tenue des élections un jour de travail. Or à Mayotte, les longues distances et le mode de déplacement sont bien souvent un problème.

Se pose alors la question du vote électronique, méthode utilisée dans la plupart des départements français. Mais selon Jean-Denis Larroze, cela ne ferait pas augmenter le taux de participation. « Ce n’est pas la meilleure option pour Mayotte puisqu’on manquerait d’équipement… Seulement 40% des artisans ont un ordinateur. Et puis, il y a aussi la problématique de compréhension du système. Je ne suis pas sûr que les mamas brochettis sachent comment faire », suppose-t-il.

Un titre convoité

À l’issue de ce premier tour, les principaux intéressés connaîtront le nom de la liste gagnante dès le lendemain. S’en suivra ensuite un mois de tractation et de coalition pour choisir le président, les vices-présidents, ainsi que l’intégralité du bureau de la chambre des métiers et de l’artisanat de l’île. Une assemblée générale constitutive est prévue le 12 novembre pour Mayotte. Il s’agit en réalité d’un deuxième tour en interne puisque seuls les 25 élus pourront choisir le président. Si la tête de liste est généralement le grand favori, quelques surprises de dernière minute pourraient chambouler les pronostics. « J’ai déjà vu le numéro deux de la liste se présenter à la présidence », se remémore le secrétaire général de la CMA. L’heureux élu devra ensuite s’envoler pour Paris et participer à l’élection du président de l’organisation nationale. Qui sait ? Peut-être que Mayotte se portera candidate.

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