1.500 assistantes maternelles recherchées par la protection maternelle infantile

En collaboration avec Pôle emploi, la protection maternelle et infantile a organisé, ce mercredi 22 septembre, deux réunions d’informations au centre Kinga pour promouvoir et présenter le métier d’assistante maternelle, ses contraintes et ses modalités. Environ 50 demandeuses d’emplois ont fait le déplacement dans l’optique de se lancer dans l’aventure. Et ce ne sont pas les places qui manquent puisque le département envisage de distribuer pas moins de 1.500 agréments d’ici cinq ans.

« Je prends le relais des parents. » Dans une vidéo de présentation, une assistante maternelle dévoile une journée type, rythmée par l’accueil des enfants, la pause méridienne, le dodo ou encore les activités réalisées. Derrière le rétroprojecteur, une bonne vingtaine de femmes, de tout âge confondu, boivent les paroles de la « nounou », au point de s’imaginer à sa place d’ici quelques mois !

Réunies ce mercredi 22 septembre dans les locaux de Pôle emploi au centre Kinga, les demandeuses d’emploi peuvent se mettre à rêver, tant le territoire affiche des besoins abyssaux dans ce domaine. « Nous avons un manque criant d’accueils individuels et collectifs pour la petite enfance », alerte Moidjoumoi Mambadi, l’une des deux éducatrices de jeunes enfants au Département, lorsqu’il s’agit de faire le compte. Avec seulement 13 crèches sur le territoire et sept assistantes maternelles agréées en activité, Mayotte piétine et peine à se professionnaliser.

« La méconnaissance du métier »

Alors pour tenter d’inverser la tendance, le bureau petite enfance de la protection maternelle et infantile (PMI) se lance dans une opération séduction grandeur nature. Avec comme objectif d’agréer d’ici cinq ans pas moins de 1.500 nouvelles assistantes maternelles. « C’est ambitieux », admet la référente du projet. Mais selon elle, l’un des principaux freins repose sur « la méconnaissance du métier ». D’où la mise en place de réunions d’informations pour vulgariser ses contraintes et ses modalités.

Premier enseignement : même si le boulot n’exige pas de prérequis de diplôme, il repose sur deux critères indissociables, à savoir de disposer d’un logement adapté pour accueillir des enfants en bas âge – « les produits d’entretien doivent se trouver en hauteur et les prises électriques doivent être sécurisées », donne à titre d’exemple Moinecha Moussa Massiala – et de maîtriser la langue française. Auxquelles s’ajoutent un certain nombre de qualités telles que l’attention, la patience, la capacité éducative, l’écoute, le sens de l’observation, l’autorité, la pédagogie, la créativité et la discrétion professionnelle… « Vous devez être force de propositions pour développer les sens de l’enfant et sa motricité, sans pour autant le laisser faire n’importe quoi », insiste l’éducatrice.

120 heures de formation obligatoire

Mais avant de se lancer dans la gueule du loup, les candidates intéressées dont les dossiers seront retenus, effectueront une formation obligatoire de 120 heures auprès d’un organisme local dans le but d’acquérir les compétences et les savoirs associés de l’unité professionnelle 1 et 3 du CAP AEPE (accompagnant éducatif petite enfance) : 80 avant d’accueillir le premier enfant « pour apprendre à vous organiser et à concilier la vie familiale et professionnelle », suivies de 40 autres au cours des trois années suivantes. « Si vous les validez, la durée de l’agrément passera à dix ans lors du renouvellement (contre cinq ans au moment de la première délivrance) », précise Moidjoumoi Mambadi. Le précieux sésame pour pouvoir exercer en toute légalité et ainsi pouvoir jouir des droits sociaux.

Dans ces conditions, les futures assistantes maternelles peuvent alors toucher un salaire horaire oscillant entre 2.50 et 5 euros de l’heure. Seul hic qui empêche jusqu’alors la démocratisation de leur service, Mayotte ne bénéficie pas encore du CMG (complément de libre choix du mode de garde), qui fait partie de la prestation d’accueil du jeune enfant (paje) et qui permet de financer à hauteur de 85% les frais de garde. « Nous sommes en pleine négociation pour pouvoir en bénéficier d’ici 2022. » Suffisant pour convaincre l’assemblée ? Pas de doute vu l’engouement prononcé au moment de recevoir les dossiers de demande d’agrément entre les mains.

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