Ce lundi 20 septembre, l’intersyndicale des taxis de Mayotte a été reçue au conseil départemental par le 3ème vice-président en charge de l’administration générale et des transports, Ali Omar. L’occasion pour les deux parties de discuter du marché de transports interurbains de Mayotte qui fait tant jaser chez les chauffeurs professionnels et de poser les bases de séquences de travail dans le but de trouver une issue favorable.
Faut-il forcément manifester à Mayotte pour être entendus ? Il semblerait que cette hypothèse soit vraie. “Nous ne manifestons pas pour casser, mais pour construire ensemble”, s’agace Denis Schoumacher, le directeur de Taxi Vanille 976, las de devoir toujours descendre dans la rue pour être pris en considération. “Notre objectif n’est pas de bloquer pour bloquer. Nous sommes des entrepreneurs qui veulent être écoutés.”
Alors que l’intersyndicale des taxis de Mayotte avait annoncé en fin de semaine dernière la tenue d’une opération escargot ce lundi matin, Younoussa Hamada, le président de la fédération professionnelle des artisans taxis, Ahamadi Said, le président de l’union des taxis, ainsi que Abalkini Chanfi, le correspondant l’intersyndicale des taxis, ont finalement été invités à participer à une réunion au sein du conseil départemental pour mettre à plat leurs différentes revendications. “Ali Omar dit comprendre que les artisans se sont toujours battus pour la filière taxi à Mayotte, que ce sont eux qui exercent la mission de transport public sur l’île. Il sera donc naturel de les intégrer dans le plan de transport interurbain du Département”, confie Abalkini Chanfi. Car c’est bien là le nerf de la guerre : ce fameux marché lancé en juillet par la collectivité et estimé à 100 millions d’euros, qui met les chauffeurs professionnels dans une fâcheuse posture.
Un avenir pas encore tout à fait éclairci
Si la date de clôture prévue au départ pour le projet de transport périurbain était ce lundi 20 septembre, le 3ème vice-président se serait engagé à le suspendre. “Lors de notre réunion, Ali Omar a évoqué sa volonté d’organiser des sessions de travail avec l’intersyndicale pour intégrer les taxis dans le plan transport. En revanche, nous ne savons pas encore ce que cela va concerner. Des lignes dédiées ? Des lignes pour les véhicules neuf places ? Un conventionnement des taxis ? Un évolution statutaire vers le droit commun ? Tout cela reste à discuter”, s’interroge encore Abalkini Chanfi, pas encore totalement convaincu à 100%.
Autre desiderata évoqué : le renouvellement et la revalorisation de la subvention pluriannuelle accordée sur trois ans, de 2019 à 2021. En effet, un budget de six millions d’euros avait été attribué à la modernisation de la filière taxi à Mayotte. Soit environ 10.000 euros par artisan. Sauf que l’enveloppe financière n’a pu être que très peu utilisée par les taximen, qui doivent constituer des dossiers conséquents et entreprendre des démarches chronophages afin de pouvoir en bénéficier… Une requête visiblement entendue puisque Soihirat El Hadad et Ali Omar ont promis un nouveau coup de pouce de la part du conseil départemental. Face aux signaux positifs envoyés, les organisations syndicales ont décidé de suspendre leur manifestation dans l’attente du lancement des premières séquences de travail, annoncées d’ici un mois. Gare aux promesses non tenues !