Pendant trois jours, la population aura l’occasion de découvrir les richesses du territoire à travers les nombreuses activités proposées par les collectivités et les associations. Seule contrainte : la présentation du passe sanitaire. Tour d’horizon avec Arnauld Martin, conseiller pour les musées et le patrimoine immatériel à la direction des affaires culturelles
Ateliers de maquillage, exposition artisanale, sortie découverte à l’îlot M’Bouzi ou encore balades contées aux cascades de Barakani… Pour la 38ème édition des Journées européennes du patrimoine, les richesses de l’île aux parfums seront une fois encore à l’honneur tout le week-end. Au total, plus de 40 événements figurent au programme, répartis sur quelque dix communes : Mamoudzou, Ouangani, Chirongui, Chiconi, M’Tsangamouji, Tsingoni, Pamandzi, Dzaoudzi, Acoua ou encore M’Tsamboro accueilleront ainsi les amateurs de culture locale. “Nous sommes presque au même niveau que l’année dernière, avec des villes qui ne participaient pas parfois depuis quelques années et qui sont revenues, comme M’Tsamboro”, se réjouit Arnauld Martin, le conseiller pour les musées et le patrimoine immatériel à la direction des affaires culturelles (DAC).
En pleine période de crise sanitaire, cette nouvelle édition doit aussi signer un “retour à la vie normale” pour la culture, ou du moins “lui redonner une place dans un monde où elle a été un peu oubliée ces deux dernières années”, souligne le pilote des JEP à Mayotte. Covid-19 oblige, en plus de l’habituelle rengaine des gestes barrières, le passe sanitaire sera exigé pour tous les publics âgés de 18 ans et plus. Une contrainte qui risque de peser sur la fréquentation, sur un territoire où 30% de la population est vaccinée… “Habituellement, nous sommes à environ 9.000 visiteurs les bonnes années, là nous serons peut-être autour de 3.000. Même si nous pouvons toujours espérer plus !” sourit-il. Avant d’ajouter : “Nous ne sommes pas à la recherche du chiffre, l’idée reste de sensibiliser le public.”
Patrimoine et environnement à l’honneur
Et surtout, tous les publics, à en croire le thème choisi pour cette 38ème édition : “Le Patrimoine pour tous”. “L’occasion de mettre en valeur la diversité de notre patrimoine, qu’il soit matériel ou immatériel, traditionnel ou plus inattendu”, abonde la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot dans son édito. Et à Mayotte, cela passera notamment par les propositions de nouveaux participants, “qui profitent de ces journées pour parler de leurs activités« , explique Arnaud Martin. L’association Yes We Cannette organisera ainsi un atelier maquillage avec des matériaux naturels et de création d’objets artisanaux à partir de déchets recyclés. “C’est cohérent avec la notion de patrimoine, car en milieu insulaire, avant l’arrivée de la société de consommation de masse, les matériaux étaient réutilisés, détournés pour un autre usage. Cela fait partie de l’héritage, donc c’est une initiative intéressante, qui fait le lien entre problématiques patrimoniales et environnementales”, analyse le conseiller de la DAC.
La danse plutôt que les pierres
Autre initiative notable : une journée consacrée aux musiques et danses traditionnelles samedi et organisée par Talmalandi, une association de Miréréni, qui présentera pour l’occasion l’aboutissement de son travail avec les enfants du quartier. “C’est une action à signaler car le contexte dans le coin n’invite pas forcément à l’optimisme, et malgré tout, il y a des associations, qui plus est avec des jeunes, qui essaient de donner un peu d’espoir et une autre vision du territoire”, salue Arnauld Martin, en référence aux heurts qui émaillent les relations entre les deux villages de la commune de Tsingoni depuis plus d’une semaine.
Une journée pour les scolaires
Enfin, grâce à “Levez les yeux”, un dispositif commun entre les ministères de la Culture et de l’Éducation nationale, les scolaires pourront eux aussi profiter de ces journées du patrimoine, et ce, dès vendredi. Parmi les ateliers au programme : un jeu de piste à Barakani, la découverte des bangas à Tsimkoura, et même la visite d’un chantier de fouille archéologique, celle-ci exclusivement réservée aux élèves… De quoi élargir la cible des visiteurs et remplir l’objectif affiché par le thème de cette édition. Une initiative qui prend de plus “un sens particulier à Mayotte ”, soulève le conservateur du patrimoine. “Pour les scolaires, c’est une occasion de découvrir vraiment une partie de leurs racines et de prendre conscience de la richesse de leur héritage culturel.” Sortez vos agendas !
Pour découvrir le programme complet et s’inscrire aux événements, connectez-vous sur https://openagenda.com/jep-2021-mayotte.