Lodo Factory : des pièces uniques made in Mayotte

Du 6 au 12 septembre 2021 se tient la huitième édition du forum international des métiers et de l’artisanat de l’océan Indien. Sur la place de la République à Mamoudzou, quarante artisans se réunissent tout au long de la semaine afin de mettre à l’honneur la culture et les savoir-faire mahorais. Laudoria présente cette semaine ses bijoux pensés et créés sur l’île au lagon.

Noix de coco, tissu, coquillages ou encore languettes de canettes… Tout devient art avec Laudoria. Ancienne employée de restauration, elle se découvre cette passion artistique en posant les pieds à Mayotte. “C’est ma rencontre avec la noix de coco qui a tout chamboulé« , raconte l’autodidacte. Par le passé, la Lyonnaise d’origine n’avait jamais créé, avant que son âme d’artiste ne se “réveille” sur l’île aux parfums… Depuis bientôt dix ans, la créatrice utilise des matériaux recyclés pour réaliser ses bijoux. “Je tiens beaucoup au fait que chaque pièce soit unique, car j’ai horreur de voir d’autres personnes porter les mêmes bijoux que moi”, sourit l’artiste.

Pour penser ses œuvres, l’artisane suit son inspiration du moment. “Quand vous commencez à créer, la machine intellectuelle se met en route et les idées viennent toutes seules.” Si Laudoria laisse libre court à son imagination, elle ne veut pas pour autant mettre la charrue avant les bœufs. “Quand je trouve un matériau qui me plaît, je l’achète et je le garde… Au moment voulu, il deviendra une nouvelle création”, dévoile-t-elle, purement et simplement. Mais finalement, comment s’y prend-elle ? Tout part d’une ébauche : la créatrice réalise des essais avant de donner vie au bijou imaginé. Et lorsqu’il s’agit de bijoux en noix de coco, la bijoutière devient également bricoleuse. Armée d’une scie et d’une dremel, l’artisane découpe la matière première puis la ponce. “J’adore ce matériau ! En le travaillant, nous le voyons se transformer et se révéler, c’est magique”, s’extasie-t-elle.

Tout quitter pour l’artisanat : un pari réussi

Du jour au lendemain, Laudoria quitte son poste de responsable administrative pour se plonger pleinement dans sa nouvelle activité, qui n’était jusqu’alors que secondaire. “Après quinze ans dans la boîte dans laquelle je travaillais à Kaweni, j’ai décidé de me consacrer à 100% au développement de ma structure, Lodo Factory.” Un grand pas pour la petite entreprise officiellement lancée en 2016. Tous les vendredis et samedis, l’artiste assure avec son conjoint la vente de ses bijoux à la maison artisanale de Mayotte (MAM), située à Mamoudzou. Une affaire familiale en soi. Pour dire, tout comme sa maman, le fils de Laudoria se dessine lui aussi un avenir d’artiste. “Du haut de ses huit ans, il aime la création. Il peint et il s’est mis également à faire des bracelets avec moi”, s’amuse-t-elle. Une passion dévorante qui semble se transmettre.

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Mayotte Hebdo n°1115

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