Du 6 au 12 septembre 2021 se tient la huitième édition du forum international des métiers et de l’artisanat de l’océan Indien. Sur la place de la République à Mamoudzou, quarante artisans se réunissent tout au long de la semaine afin de mettre à l’honneur la culture et les savoir-faire mahorais. Découverte du patrimoine culinaire et aromatique de l’île avec Razia Simba-Ali.
Sadoise et fière de l’être. C’est ainsi que se présente Razia Simba-Ali. Assise derrière ses épices, elle accueille les badots avec bonne humeur et dynamisme. “Tout ce que vous voyez là, c’est moi qui le fais”, indique-t-elle en désignant des paquets d’aromates. “Les produits que je transforme viennent de Mayotte, mais aussi d’un peu partout dans l’océan Indien.” Après avoir été porte-parole d’une confédération paysanne sur le territoire, l’entrepreneure se lance en 2015 dans le commerce de produits agricoles.
“En 2010, lorsque j’ai créé mon entreprise, je vendais des semences, des engrais et des produits phytosanitaires, mais lorsque j’ai eu ma famille, j’ai tout arrêté et j’ai décidé de suivre les traces de mes ancêtres qui travaillaient dans l’agriculture.” Petite-fille d’agricultrice et fille d’un papa passionné de pêche et de paysannerie, Razia Simba-Ali a toujours aimé la terre. “Nous avons toujours mangé les produits que nous cultivions et aujourd’hui, nous devons renouer avec ce patrimoine”, affirme la quadragénaire. Un retour essentiel pour elle au circuit-court et à la consommation de produits frais à l’heure où les produits transformés prennent une place prépondérante dans l’alimentation des Mahorais.
“Un produit des trois coins de l’île”
Son produit phare ? Son huile de massage. Une recette qu’elle tient de sa mère et de sa grand-mère. “C’est un mélange d’huile de coco et de vétiver. Ça calme la fièvre et ça soulage les coups… Ma touche personnelle, c’est l’ajout d’extrait d’ylang qui relaxe”, confie-t-elle, d’un air malicieux. Comme elle aime le dire, son huile est “100% locale”, avec une huile de coco qu’elle achète chez un producteur de Ouangani, celle de vétiver qui vient tout droit de Bouéni et l’extrait d’ylang-ylang cultivé à Acoua. “Un produit des trois coins de l’île”, s’amuse sa créatrice.
Un catalogue divers et varié
Épices, huiles, fruits et légumes… L’artisane vend des produits divers. Déjà présente sur le marché couvert de Mamoudzou, Razia Simba-Ali livre également ses articles sur l’ensemble du territoire. Pas en reste, elle espère encore développer son activité et réaliser de la vente en ligne. “J’ai reçu des demandes de la part de certains clients qui résident à La Réunion ou en métropole pour que je leur livre des produits. Mon objectif serait de pouvoir vendre à l’extérieur de Mayotte, mais aussi posséder pourquoi pas mon propre magasin afin d’agrandir mes stocks et pouvoir honorer mes commandes.” Un beau projet d’avenir pour la Mahoraise, qui avec ses diverses créations fait vivre le patrimoine culturel de l’île aux parfums.