Les bivouaqueurs forcés de l'îlot M'tzamboro ont finalement été évacués lundi dans la matinée par la gendarmerie. Samedi, une trentaine d'enfants aveugles et malentendants de l'ADSM (association des déficients sensoriels de Mayotte) étaient partis sur l'îlot pour un bivouac, sur lequel se trouvaient aussi quelques agriculteurs. En début de soirée, un groupe de treize personnes s'est aussi fait amener sur l'îlot dans deux barques de pêcheurs. "Il y avait du vent et quelques vagues mais ça allait quand même", raconte Georges Henrion, un des membres du groupe qui se trouvait sur la première barque. "La deuxième barque s'est pris une grosse vague qui a coupé le moteur, puis une autre vague par l'arrière qui l'a quasiment remplie d'eau." Ironie du sort, c'est sur cette deuxième barque que se trouvent ceux du groupe d'amis qui ne savent pas nager.
Après avoir déposé une partie des passagers sur l'îlot M'tzamboro, le conducteur de la première barque est parti secourir son camarade, une opération pour laquelle il semblait assez inexpérimenté. Dimanche matin, la mer est trop forte pour s'y risquer, mais les pêcheurs sont déterminés. Une barque réussit à emmener la moitié du groupe d'amis sur la grande terre, et avec eux la quasi-totalité de la nourriture restante… "Quand la barque est arrivée sur M'tzamboro, la gendarmerie lui a interdit de repartir", raconte Georges. "Vers 17 heures, les pêcheurs qui étaient restés sur l'îlot ont quand même tenté une traversée avec les trois barques sur place. Les gendarmes étaient sur le chemin, ils nous ont ordonné de faire demi-tour et n'ont pas pu nous évacuer car ils ne voulaient pas prendre la responsabilité de transporter des passagers avec les creux de 3 à 4 mètres. J'avoue que sur la mer on ne faisait pas les malins", poursuit Georges, qui précise que tous les membres de ce bivouac forcé ont été solidaires.
Les huit amis restants sur l'îlot ont pu profiter de la générosité des membres de l'ADSM, qui leur ont donné de la nourriture, le soir et surtout le lendemain matin, et qu'ils remercient vivement. Tous ont pu être hébergés dans les bangas de la plage, un abri bienvenu lors de la grosse pluie qui a frappé l'île lundi matin. Les gendarmes ont effectué trois voyages lundi matin, de 8h à 11h, pour évacuer les 44 personnes encore présentes.
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