Pétanque à Mayotte : des résultats en dent de scie aux championnats de France jeune, mais du crédit pour l’avenir

Six jeunes joueurs de pétanque se sont rendus à Nevers la semaine dernière pour participer aux championnats de France jeunes. Si les résultats ne sont pas ceux escomptés, le comité départemental aspire à prendre les choses en main pour mieux préparer et encadrer ses représentants à l’avenir.

Ils s’appellent Kaiss Abasse, Omar Djanfar Abdallah, Kamil Kamardine, Arsane Madi, Raoul Boinali Salime et Bravo Nassim Soulaimana. Âgés de 9 à 16 ans, ils reviennent tout droit de Nevers où ils ont pris part, au centre Expo, le week-end dernier aux championnats de France jeunes de pétanque. « Ce n’était pas la première fois que nous y participions », rappelle Madi Fahar, le président du comité de pétanque à Mayotte. « En 2019, notre équipe juniors avait atteint les demi-finales. » Un parcours remarquable, aux antipodes de celui réalisé cette année… Avec un bilan comptable de quatre défaites en autant de rencontres, les trois gaillards de la catégorie rentrent avec un goût amer en bouche.

Une déception atténuée par la prestation, plus qu’honorable, de leurs camarades engagés chez les minimes et éliminés en 32ème de finale. « Ce cinquième match était serré, il y avait quelques ajustements à régler pour l’emporter. Mais les jeunes ont fait le contraire de ce que je leur ai demandé », sourit après coup, Rafiki Nidhoimi, l’un des deux éducateurs qui a fait partie du voyage. Tantôt impressionnés par le gabarit de leurs adversaires, tantôt émoussés par le rythme effréné de la journée de samedi, les six participants ne nourrissent aucun regret tant la marche semblait tout simplement trop haute à atteindre.

Préparer dès maintenant l’édition 2022

Rentrée au bercail ce mardi, la délégation ne veut retenir que le positif et surtout apprendre de ses erreurs pour franchir un cap. À l’instar du coach titulaire des brevets fédéraux 1 et 2. « J’ai reçu une grande claque », avoue-t-il. « Je me suis dit que je devais prendre les choses en main pour rectifier le tir. » À commencer par l’endurance. Car oui, si la pétanque est un sport fixe, celui-ci exige des aptitudes physiques au-dessus de la moyenne pour concourir dans de bonnes conditions. Malgré une préparation individualisée au cours des six semaines qui ont précédé la compétition, rien ne remplace l’enchaînement des tournois, tout naturellement « freinés » en raison de la crise sanitaire. « Je vais me pencher sur le planning de toutes les rencontres prévues par le comité pour les préparer dès maintenant aux championnats de France de 2022. »

Pour autant, tout n’est pas à jeter, comme le précise Madi Fahar, qui se montre moins virulent dans ses propos. « Cela reste une grande satisfaction si l’on se compare aux autres départements métropolitains qui ont des moyens considérables, à l’image de leurs boulodromes. Nous, nous nous entraînons comme nous pouvons, où nous pouvons… » En effet, le président préfère relativiser et voir le verre à moitié plein. « À chaque inscription, de nouveaux jeunes rejoignent nos différents clubs. Cela nous motive à sortir ces gamins de la rue ! » Cette année, la ligue mahoraise recense pas moins de 662 licenciés, toutes catégories confondues et espère même nouer un partenariat avec l’union nationale du sport scolaire (UNSS) pour proposer cette activité aux collégiens.

Rayonnement sur la scène régionale

Au-delà de ces derniers résultats mi-figue mi-raisin, la pétanque mahoraise a sans aucun doute de beaux jours devant elle. Puisqu’elle domine largement la scène régionale (Union des Comores, La Réunion et Madagascar). Preuve en est à l’occasion du tournoi grand prix de Mayotte, un rendez-vous incontournable depuis 1998. « Aucun n’a été remporté par des contingents extérieurs à l’exception de la première édition. Cela montre bien notre capacité à pouvoir bien faire », vante Rafiki Nidhoimi. Une prouesse à laquelle s’ajoute la victoire lors de la coupe des DOM-TOM en 2019 à Dijon par l’équipe séniors. Certes, la relève tarde encore à performer à l’échelle nationale, mais cela ne doit pas remettre en cause la dynamique enclenchée. « Pour l’avenir, je reste vraiment confiant par rapport à ces jeunes. »

Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.

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