09/06/10 – Pour une candidature de Mayotte au patrimoine mondial de l’humanité

Mardi matin au conseil de la culture, de l'environnement et de l'éducation (CCEEM), Arthur Musy, étudiant en master "Tourismes, loisirs et patrimoines" à l'université de Lyon II, a présenté un dossier de présentation de l'éventuelle inscription du lagon de Mayotte au patrimoine mondial de l'humanité, après 4 mois de stage chez les Naturalistes. Cette proposition a été évoquée pour la première fois lors du Grenelle de la mer il y a un an, dans la continuité de la création du parc naturel marin. "Ce document est un argumentaire sur lequel les élus et les responsables de l'Etat pourront piocher pour savoir si l'inscription est souhaitable", explique Michel Charpentier, le président des Naturalistes. Ce dossier d'une quarantaine de pages permettra aux élus et à l'Etat d'appréhender la solvabilité du projet de classement au patrimoine de l'Unesco, et de montrer ses avantages et ses contraintes.

"Tous les réseaux inscrits sur la liste entrent dans un réseau de soutien international avec un appui technique et financier pour la mise en place de plans de gestion ou la formation du personnel", précise Arthur Musy. L'Etat pourra aussi débloquer des fonds spéciaux pour mettre en valeur le patrimoine de Mayotte. "Cela permettrait aussi de développer l'île en plaçant la patrimoine naturel au centre, et créer un cercle vertueux car la préservation de l'environnement attirera davantage de touristes". Sur les 10 critères de sélection, un seul suffit pour pouvoir être candidat et Mayotte en remplit 3 : les critères esthétique (VII), de représentativité de processus écologiques et biologiques (XI) et d'habitats naturels menacés (X).

Avec un des lagons les plus grands du monde doté d'une double barrière, un littoral encore très peu bétonné, la confluence des courants marins de Madagascar, de la côte est-africaine et de la mer Rouge favorisant la biodiversité, des habitats remarquables comme les coraux, la mangrove, les herbiers et les plages de ponte, et la présence d'espèces menacées comme la baleine à bosse, le dugong ou les tortues marines, Mayotte a toutes les chances d'être un jour inscrite sur la liste indicative des sites sélectionnés par la France. Mais avant ce classement, il reste à régler les problèmes de l'assainissement et des macro-déchets rejetés dans le lagon, qui menacent la durabilité du bien. Le processus sera de toute façon très long, si les élus et l'Etat décident de la préparation de la candidature. La France présente cette année deux candidatures : la ville d'Albi et l'île de la Réunion, qui a dû attendre 8 ans depuis qu'elle a été inscrite sur la liste indicative.

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