Ce vendredi 25 juin, la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (CRESS) et le régime du service militaire adapté (RSMA) ont signé deux conventions de partenariat dans le but de faciliter l’insertion professionnelle et la création d’entreprises sociales sur le territoire. De quoi offrir de nouvelles perspectives aux 750 volontaires qui intègrent chaque année le détachement mahorais.
Vendredi 25 juin, 10h. Pas de levée du drapeau ou de chant au pas de course au régime du service militaire adapté (RSMA) de Combani, mais une signature de conventions avec la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire. L’objectif des griffes du jour ? « Accompagner le départ de nos volontaires vers l’entreprise », affirme le lieutenant-colonel, Pierre-Louis Dubois, qui voit défiler chaque année 600 stagiaires entre six et dix mois et 150 techniciens pour une période d’un an, renouvelable trois fois.
Si le cadre du détachement leur permet de côtoyer « le vernis militaire », l’idée est surtout de leur offrir une expérience professionnelle dans des secteurs d’activités aussi riches que variés, tels que le BTP, l’aide à la personne, la restauration ou encore la mécanique. Avant « qu’ils ne prennent leur envol dans la vie active », insiste l’adjoint-chef, Patricia Lallemand. « Quand ils arrivent ici, ils sont souvent perdus. » Et visiblement, le concept paie puisque 83% des jeunes sortis du RSMA en 2020 ont trouvé un emploi ou ont repris leurs études. Un motif de satisfaction pour le chef de corps.
Fanya Lab et clauses sociales
Alors pour aller encore plus loin, le renouvellement de ce partenariat paraphé pour la première fois en juin 2019 a pour ambition de faciliter toujours plus l’insertion professionnelle et la création d’entreprises sociales. Comment ? Avec des clauses sociales dans les marchés publics via le dispositif ASR (achat socialement responsable) et avec un accompagnement personnalisé via le Fanya Lab (accélérateur de l’économie sociale et solidaire et de l’innovation sociale). Ainsi, l’association s’engage à proposer des sessions collectives de six mois – les jeudis et vendredis matins – aux bénéficiaires qui ont des projets relevant de l’ESS dans la création de leur entreprise. « La prochaine doit commencer en septembre », indique Roukia Lahadj, la trésorière de la CRESS de Mayotte.
À titre d’exemple, « une esthéticienne passée par le RSMA pour réaliser sa formation s’installe aujourd’hui à Combani », informe l’ancienne maire de Chirongui. De quoi donner le sourire et le sentiment du devoir accompli au lieutenant-colonel Pierre-Louis Dubois. « Nous aussi on entreprend pour Mayotte », lance-t-il en guise de réponse. Une belle manière de « montrer qu’ils peuvent réaliser leur projet et leur concrétisation ». Et c’est par le désormais traditionnel « check » de poings que les deux signataires scellent leur collaboration à destination des volontaires, diplômés ou non et éloignés de l’emploi.
L’ASR et le Fanya Lab en quelques chiffres
Depuis le création du dispositif ASR (achat socialement responsable) en octobre 2016, ce sont 110 marchés publics ayant intégré une clause sociale, 341.442 heures d’insertion générées par les clauses sociales, soit 188 équivalents temps plein travaillés, 46 personnes insérées, 7 marchés réservés à des SIAE (structures d’insertion par l’activité économique) et 17 acheteurs publics associés à la démarche.
Depuis la naissance du Fanya Lab en juillet 2019, ce sont 96 porteurs de projets qui ont été accompagnés dans leurs démarches de création, consolidation et/ou développement d’entreprises de l’économie sociale et solidaire. Impact emploi de l’accompagnement : 244, dont 88 emplois créés et 156 emplois pérennisés.