{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}ounda Mag : Il s’agit de votre première venue à Mayotte, comment appréhendez-vous votre séjour ?
Neïman : Je n'appréhende pas du tout, on doit rencontrer beaucoup de monde. Je pense que tout va bien se passer car c’est une nouvelle découverte pour moi, et puis j’ai déjà entendu parler de Mayotte et de son accueil chaleureux. Ce que j’espère, c’est de mettre bien les Mahorais et tous mes fans avec ma musique et de partager un moment inoubliable.
TM : Vous sortez un second album, "Fils du peuple", pourquoi avoir choisi de le promouvoir d’abord en Outremer puis en Métropole ?
Neïman : Parce que c’est important pour moi, mes racines se trouvent en Outremer et j’ai voulu que mon peuple ait l'exclusivité sur cet album, car la chanson principale lui est adressée directement et plus largement à tous les peuples d'Outremer qui souvent sont obligés de quitter la terre qui les a vu naître pour étudier ou travailler, réussir et subvenir aux besoins de leur famille. Et puis ma musique respire le soleil, donc il est évident pour moi d’aller en premier là où elle vit. Après, je chante pour tout le monde, mais je ne voulais pas que les Dom-Tom dont Mayotte soient les derniers servis, comme bien trop souvent.
TM : Pouvez-vous nous présenter cet opus ?
Neïman : Cet album contient 13 titres entre dancehall, reggae, soul, rnb et soca. J’y ai mis le meilleur de moi-même et toutes mes influences. J'ai moi-même réalisé la totalité de l'album et je me suis entouré des meilleurs pour cela. Dans cet opus on retrouve notamment un featuring avec Sizzla qui est un des plus grands artistes jamaïcains à l’heure actuelle. J'ai travaillé aussi avec le super producteur Don Corleon sur ce projet et qui a notamment produit des artistes comme Sean Paul, Rihanna, Alaine, Jah Cure…
TM : Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous retracer en quelques lignes votre carrière ?
Neïman : J'ai démarré comme tout le monde, en bas de l'échelle, dans un grenier. Puis en 2006 "Teka Taki" devient numéro 1 du airplay en Espagne et se classe bien en France, ça aboutit sur une signature chez RCA/Sony Music en 2007. Je sors alors le single "Lovely", avec un clip tourné à Miami. C’est le 7ème morceau le plus joué en France en 2007, tous classements confondus. Et je reçois aussi un disque d’or. L'année suivante "Viens" sort et se place directement numéro 1 des clubs.
Le succès est encore plus gros que "Lovely" et me donne une crédibilité dans plusieurs pays européens : Belgique, Suisse, Pays-Bas, Luxembourg, Espagne, et bien sûr la France ainsi que les Caraïbes et l’Amérique du Sud. Alors que je suis en plein succès, en 2008, ma maison de disque subit un plan social et les gens qui me suivaient sont mis au placard, alors je décide de rompre mon contrat et de créer mon propre label Destiny Records.
2009 : le single "Fais Moi Danser" fait son apparition sur les ondes. Le très bon accueil des radios permet une tournée des clubs en France sur toute l'année 2009 et d'accroître ma crédibilité dans les îles. Entre temps l'album se construit et aujourd'hui il est enfin prêt et dispo.
"Il m'a fallu beaucoup de travail et de sacrifice"
TM : Vous restez quelques jours à Mayotte, avez-vous prévu de rencontrer des artistes mahorais ? A ce propos, y aura-t-il une première partie lors de votre concert ?
Neïman : J'aimerai bien en rencontrer en effet pour connaître leur univers, même si je n’ai rien prévu. Mais mon management m’a fait écouter Bo Houss dont j’ai aimé la musique et le fait qu’il chante comme moi dans sa propre langue. Moi je chante en taki taki, qui mélange anglais, français, portugais et dialectes africains et je revendique ma culture tout comme lui. Pour la première partie je ne sais pas. Mon staff est en train de voir ça je crois. Mais si ça se fait, c’est à la dernière minute je pense. Après, la musique appartient à tout le monde et le DJ qui m’accompagne va jouer toute la nuit, donc pourquoi pas un moment improvisé, ça arrive aussi, on verra.
TM : Votre premier album a bien marché, est-ce difficile de percer en France en tant qu’artiste ultramarin ?
Neïman : Oui, le premier album a bien marché et pas seulement en France et il m’a fallu beaucoup de travail, de volonté et de sacrifices. Mais partout c’est dur de réussir selon moi. Il faut persévérer énormément. Les clés de la réussite c’est vraiment la patience, la persévérance et surtout avoir foi en ce qu'on fait, il faut être déterminé.
TM : J’ai pu voir en allant sur votre blog que vous aviez récemment participé à un concert avec Sean Paul, est-ce une forme de reconnaissance de pouvoir partager des scènes avec de tels artistes ?
Neïman : Oui, c'est évidemment un plaisir, car c’est la preuve que ma carrière évolue. Et je suis fier d'avoir cette évolution, mais ça me donne avant tout l’envie d’aller plus loin encore.
TM : A quoi doit-on s’attendre lors de votre concert le 7 mai au 5/5 ?
Neïman : Peu importe le lieu pour moi, l’essentiel c’est de tout donner. Ce que je veux c’est rencontrer mon public et ceux qui ne connaissent pas encore ma musique pour qu’on fasse trembler tout Mayotte ensemble (rires). Attendez-vous donc à danser, transpirer et à ce que je déchire tout !
TM : Avez-vous prévu de rencontrer vos fans lors d'une séance de dédicaces ou autre ?
Neïman : Oui, absolument. Je leur donne rendez-vous le vendredi 7 mai au 5/5 après mon concert, et pour une fois ce sera pour eux l’occasion de choper l’album avant tout le monde.
Propos recueillis par Marion Châteauneuf
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