On ne la présente plus, Larissa Salim Bé, Miss Excellence France 2021, fait la fierté des Mahorais. Elle qui a réussi là où beaucoup ont échoué. Elle est la première mahoraise à décrocher le titre national d’un concours de beauté. Après l’effervescence de son retour sur son île natale et dans son village de Poroani, elle revient pour Flash Infos sur cette folle aventure, son couronnement et nous dévoile ses ambitions.
Flash Infos : Comment s’est passé le retour à la maison ?
Larissa Salim Bé : J’étais tellement heureuse de retrouver ma famille ! Ma mère a pleuré, j’étais émue. Ma famille m’a tout de suite dit qu’elle était fière de moi et elle veut que j’aille encore plus loin.
FI : Vous étiez en compétition avec 21 autres candidates, de quelle manière avez-vous vécu cette expérience ?
L. S. B. : Au début, j’avais peur parce que les filles sont toutes magnifiques. Mais nous avons passé toutes nos journées ensemble pendant dix jours, nous avons appris à nous connaître, nous avons crée des liens, et ça allait mieux. Je n’avais même plus le temps d’y penser parce que nous avions un programme bien chargé. Les répétitions occupaient une grande partie de nos journées, de 9h à 18h. Puis de 19h à 21h, nous faisions les sorties.
FI : La cérémonie est arrivée rapidement. Quel était votre état d’esprit ce soir là ?
L. S. B. : Je suis arrivée tranquille et sereine le soir de l’élection. Ceci dit, je ne pensais pas faire partie des deux dernières finalistes. Quand le présentateur a annoncé que j’étais la nouvelle Miss Excellence, j’ai immédiatement pensé à Némati Toumbou Dani et à Moidj Abasse (respectivement présidente et directrice du comité Miss Excellence Mayotte) parce qu’elles attendaient ça depuis longtemps. Elles se sont données à fond pendant toute mon année pour m’emmener là où je suis.
J’appréhendais cependant une chose : le jury de présélection ! Nous devions passer devant lui deux jours avant le jour J. Tous les partenaires étaient en face de nous, il ne fallait vraiment pas se louper… Nous avons commencé à défiler toutes ensemble, ensuite une par une, puis chacune s’est présentée. Nous avons ensuite répondu à leurs questions, ils voulaient mieux nous connaître. Les jurés m’ont demandée comment se passe le Covid à Mayotte, puis ils m’ont interrogée sur mes futurs projets. Je leur ai parlé de mon projet de fondation…
FI : En quoi consiste-t-il ?
L. S. B. : Je travaille dans l’éducation et avec les jeunes. Je me rends compte qu’il ne faut pas les lâcher, je souhaite donc créer une fondation pour accompagner ces jeunes et ne pas les abandonner dans l’oisiveté. Toutes les familles ne peuvent pas se permettre de payer des assistants scolaires pour accompagner leurs enfants dans leurs études alors je veux faciliter l’éducation des plus jeunes parce qu’ils sont l’avenir de Mayotte et de la France.
FI : Comment va se dérouler votre année de Miss Excellence France ?
L. S. B. : Pour l’instant, rien n’est défini ! Je reste ambassadrice de Mayotte et je dois continuer à promouvoir mon île. Je dois donc garder un pied ici et un autre en métropole parce que je dois aussi couronner toutes les futures Miss Excellence des régions de France. Je ne sais pas comment nous allons nous ranger, mais nous ferons en sorte pour que ça marche. Nous attendons aussi que le programme du comité national arrive, parce que je dois faire des interventions, honorer des invitations dans des salons et rencontrer la presse nationale aussi.
FI : Quelle est votre stratégie pour concilier votre nouveau rôle de Miss Excellence France et votre travail ?
L. S. B. : J’ai pris des congés. Mes employeurs ont toujours été conciliants. Ils connais-sent mon titre, tant que nous les prévenons de ce que je dois faire, ils ne disent jamais non. Le matin, je suis à la mairie de Chirongui et l’après-midi à Sada dans une association qui s’occupe d’enfants. Je fais du soutien scolaire et je veux continuer à le faire.
FI : Vous sentez-vous prête à participer aux concours de beauté internationaux ?
L. S. B. : Je me sens prête à concourir aux élections prévues aux niveaux européen et international, même si je vais encore avoir besoin de préparation. Le tout est de rester soi-même ! Je vais garder le même état d’esprit que lors de la compétition nationale, et après nous verrons ce que ça donnera.
FI : Qu’avez-vous à dire aux détracteurs des concours de beauté qui estiment que c’est dégradant pour l’image de la femme ?
L. S. B. : Nous ne pouvons pas toujours faire l’unanimité. C’est leur opinion, mais pour moi, le plus important est de mettre en valeur sa région. Qu’importe le domaine : qu’il s’agisse d’un concours de science, de beauté, de culture… Le résultat est le même ! De plus, de nos jours, les concours de beauté ne jugent pas que le physique. On nous fait faire des tests de culture générale. Les jurés s’intéressent aussi à notre façon de parler, ils s’assurent que nous soyons capables de réfléchir, de raisonner sur tout. Tout ceci est la preuve que nous nous intéressons aussi à ce qu’il y a dans nos têtes. C’est dommage que certains ne voient que la beauté physique alors qu’il y a plein de critères derrière.
FI : Avez-vous déjà songé à ce que vous allez faire une fois que votre année de règne sera terminée ?
L. S. B. : Je resterai dans le comité Miss Excellence Mayotte parce que Miss un jour, Miss toujours ! (rires) Je me suis reconnue dans cette famille et j’ai envie d’être présente pour les futures Miss, tout comme le comité a été là pour moi. Et je compte également mener à bien mon projet de fondation.