{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}es membres influents du comité directeur de la ligue ont tout fait pour éliminer Vautour des play-off, pour donner plus de chance à leur équipe de remporter le titre suprême. Ils ont trouvé un exécuteur des basses œuvres pour mettre en œuvre leur projet d’éliminer Vautour, en la personne du président de la commission de qualification et d’homologation de la ligue de basket-ball de Mayotte.

Ce monsieur a des relations très étroites avec l’argent. C’est ainsi qu’un jour, ce monsieur s’approche d’un membre du bureau de Vautour pour lui demander de l’argent, car il avait des problèmes personnels. Au passage, le président de commission informe notre collègue dirigeant que sa commission avait à l’étude le cas d’un de nos joueurs qui aurait commis une grosse bêtise qui pourrait coûter très cher à Vautour. Il rassure aussitôt notre collègue en lui disant qu’il n’avait rien à craindre tant que lui serait président de la commission.

Notre collègue a refusé de payer des dessous de table. S’il avait accepté de donner l’argent demandé, notre dirigeant aurait évité ce qui s’appelle aujourd’hui l’affaire Vautour. Vautour a été sanctionné de deux matchs perdus par pénalité. Et malgré ces sanctions, le classement publié à la FFBBème place. C’est d’ailleurs le classement publié par la presse sportive le vendredi dernier. (Fédération française de basket-ball) place Vautour à la 3

Pourquoi alors Vautour a été éliminé des play-offs qui opposent les quatre meilleures équipes ? Nous ne pouvons pas répondre à cette question car notre président n’arrive pas à entrer en contact téléphonique avec le président de la ligue depuis vendredi dernier. Les rumeurs disent que Vautour est déclaré forfait général et effacé du classement général. Il se dit même que Vautour sera rétrogradé de deux divisions. Mais notre élimination des play-offs laisse à penser que tout cela est vrai.

Deux matchs perdus par pénalité suffisent-ils pour déclarer une équipe forfait général et rétrogradée ? Si la réponse est oui, pourquoi alors l’équipe de Jeunesse Canon qui avait perdu trois matchs par pénalité la saison dernière n’a pas été rétrogradée ? Jeunesse Canon aurait même pu participer aux play-offs si leurs résultats sur le terrain avaient été meilleurs ? Il est vrai que Jeunesse Canon a les faveurs de la commission de qualification et d’homologation.

 

"Nous n’avons reçu aucune notification écrite de la ligue, ni sur le forfait général, ni sur la rétrogradation"

 

En effet, la saison dernière, la commission a qualifié pour Jeunesse Canon un joueur malgache détenteur d’un visa de tourisme. Plusieurs clubs se sont étonnés de cette affaire et ont demandé des explications à la commission de qualification présidée par le même homme. Mais ils n’ont pas obtenu des réponses satisfaisantes.

Jeunesse Canon, toujours lui, a perdu sur le terrain contre Sada le match comptant pour le premier tour de la coupe de France. Alors qu’il n’y avait aucun problème sur l’arbitrage, le président de la commission d’homologation décide que le match devait être rejoué car, semble-t-il, l’un des arbitres n’était pas qualifié. Pourtant une simple vérification dans les fichiers de la fédération permettait de constater que cet arbitre, désigné par la ligue et non par Sada, était bien qualifié.

L’équipe de Sada, excédée par cette décision injuste, a refusé de participer à la mascarade et ne s’est pas présentée au match à rejouer. Jeunesse Canon a pu alors poursuivre tranquillement sa route en Coupe de France. Notre commission d’homologation est spécialiste des matchs à rejouer avec des raisons bizarres. Demandez aux jeunes de Rapides Eclairs pourquoi il y a deux ans ils n’ont pas accédé à la division supérieure, pour une histoire de match bizarrement à rejouer alors qu’ils ont dominé sur le terrain tous leurs adversaires ?

Pour en revenir aux reproches que la commission d’homologation fait à Vautour, nous vous donnons la chronologie des évènements. Le 9 juin 2006, le jeune Youssoufa Hassane Ali Mohamed obtient la décision de la Crec lui signifiant que désormais il s’appelle Saïd Ali Mohamed. Il part à la préfecture demander une nouvelle carte nationale d’identité (CNI) qu’il obtient en 2007. Au moment de déposer son dossier, la préfecture lui retire son ancienne CNI devenue obsolète et lui remet un titre d’identité provisoire. Il n’a donc plus aucun document portant son ancien nom depuis 2006.

Il signe une demande de licence pour Vautour en nous donnant copie de sa nouvelle CNI. Mais il avait un projet de quitter Mayotte et délaisse le basket-ball. Il effectue une saison blanche. En 2007, il abandonne le projet de quitter Mayotte et se remet au basket. Il renouvelle sa licence à Vautour et il joue quelques matchs avec la deuxième équipe de Vautour, avec une licence de type A délivrée par la ligue et enregistrée à la FFBB.

En 2008, il renouvelle sa licence avec Vautour, toujours en fournissant copie de sa nouvelle CNI. En 2009, pour la saison en cours et qui se termine en 2010, il renouvelle encore sa licence pour Vautour. Il est qualifié pour Vautour pour cette nouvelle saison depuis octobre 2009. Chaque année, chaque joueur doit fournir tous les éléments pour renouveler ou créer sa licence en faveur de l’équipe de son choix, et il doit signer l’imprimé de création ou de renouvellement. Et c’est là que tout devient flou.

 

La naissance de l'affaire Vautour

 

En effet Jeunesse Canon envoie à la ligue en 2007 une demande de licence pour le même joueur au nom de Youssoufa Hassane Ali Mohamed. Une licence est alors créée par la ligue de Mayotte et enregistrée à la FFBB sous ce nom. La saison 2007 se termine et personne ne détecte une irrégularité dans tout cela. Mais en décembre 2009, la commission – dont le président rappelez-vous a des relations intimes avec l’argent – se réunit pour juger une réserve que Jeunesse Canon a formulée contre notre joueur, en montrant un document de mutation semble-t-il signé par le jeune joueur, et qui montrerait que ce joueur n’était pas qualifié pour Vautour mais pour Jeunesse Canon.

Mais cette mutation porte toujours l’ancien nom du joueur, et le dossier contient une copie de l’ancienne CNI du joueur. Rappelez-vous, le jeune Saïd Ali Mohamed n’a plus cette ancienne CNI qui lui a été retirée par la préfecture en 2006. Comment Jeunesse Canon a pu se procurer une copie d’un document qui n’existe plus depuis trois ans ? Dans sa longue enquête, la commission de qualification et d’homologation constate que la mutation demandée par Jeunesse Canon était nulle car entachée d’un faux en signature. Autrement dit, ce n’est pas le joueur qui a signé l’imprimé de mutation.

Pour ceux qui ne le savent pas, une mutation est demandée par un joueur qui désire quitter son club et qui envoie un exemplaire à son club pour l’avertir ainsi de sa décision de partir ailleurs, qui envoie un exemplaire à la ligue pour annoncer qu’il quitte son club, et qui après signe pour un nouveau club. Donc ce n’est jamais le club d’accueil qui demande la mutation pour le joueur qui désire le rejoindre. Mais la commission décide qu’il y a faux en signature, elle se refuse de mener une enquête pour savoir qui a signé le document de mutation à la place du jeune.

La même enquête pouvait aussi mener à connaître qui, en 2007, a signé la demande de licence pour ce jeune sous son ancien nom et en faveur de Jeunesse Canon ! Comment un même joueur pouvait en 2007, donner à Jeunesse Canon la copie de son ancienne CNI, et à Vautour la copie de sa nouvelle CNI ? Avait-t-il alors deux cartes d’identité délivrées par la République Française ? Bien entendu toutes ces questions n’ont aucun intérêt pour ceux qui ont un seul objectif commun : éliminer Vautour pour deux ans avec une affaire aussi risible, sans même mettre les formes réglementaires.

S’il faut que Vautour paie des dessous de table à un président de commission pour obtenir en coulisse la conformation de ses victoires acquises sur le terrain, Vautour est prêt à prendre le risque de perdre tous ses matchs, en respectant l’étique sportive.

 

"Les play-offs risquent alors d’être rejoués avec Vautour début mai"

 

Et le président de la ligue, comment peut-il laisser faire tout cela ? Nous avons fait appel de la sanction auprès de lui en décembre 2009, et nous lui avons envoyé un courrier de rappel en lui demandant de nous recevoir rapidement, mais depuis pas de réponse. Le jeudi dernier, il nous avait annoncé avoir demandé conseil à la FFBB et obtenu une réponse de nature à nous réhabiliter dans le classement pour nous attribuer la première place du classement et bien sûr la participation aux play-offs.

Il nous avait même annoncé que les play-offs allaient débuter le mardi 13 et le mercredi 14 avril. Mais surprise, le lendemain vendredi 9 avril, il laisse ces messieurs de la commission d’homologation et de qualification se réunir pour achever leur travail de destruction, et organiser les play-offs dès le samedi 10 avril, sans prendre le temps de publier un classement définitif des matchs aller et retour. Tant que ces messieurs les conspirateurs n’organisent pas une pétition pour le destituer de la présidence de la ligue, ce monsieur qui se présente pourtant comme un patriarche, un sage capable de remettre de l’ordre dans la gestion du basket mahorais, est disposé à laisser faire les petits arrangements entre amis.

Bien sûr, Vautour a fait appel de ces décisions injustes auprès de la Chambre fédérale d’appel qui délivrera ses conclusions au plus tard le 30 avril. Les play-offs risquent alors d’être rejoués avec Vautour début mai. Il sera alors trop tard pour le champion de Mayotte régulièrement désigné, de jouer la finale zone océan Indien contre le champion de la Réunion. Ce dernier obtiendra le droit d’aller en Métropole pour jouer la phase finale du championnat de nationale 3, comme ce fut le cas il y a deux ans où nos joueurs ont été privés de cette formidable opportunité sportive.

Mais en termes de privation, ils commencent hélas à s’habituer ! Ils avaient acquis le droit de représenter Mayotte lors de la Coupe des clubs champions de l’océan Indien qui s’est déroulée en 2009 à Antanarivo. Mais malgré nos correspondances envoyées à la ligue et restées jusqu’à ce jour sans réponse, notre équipe n’a pas été envoyée par la ligue pour participer à ce rendez-vous sportif très important, auquel ils s’étaient pourtant beaucoup préparé, et où ils nourrissaient des ambitions très sérieuses et légitimes.

Il est vrai que nous n’avons pas été les seuls privés de participation, car les filles du Basket club de M'tsapéré ont elles aussi hélas suivi les exploits de leurs adversaires à travers la presse. Il semblerait que les équipes mahoraises n’avaient pas été envoyées à Antananarivo faute de financement… Pourtant dans les autres disciplines (handball, volley-ball), les équipes mahoraises ont obtenu le financement. Le champion des Comores a participé à la CCCOI; pas Mayotte !

Vive le basket mahorais !

 

Le staff du Vautour club de Labattoir