Une centaine de personnes étaient réunies ce mardi 4 mai au Lycée des Lumières de Kawéni pour la première conférence portant sur le projet d’un réseau ferroviaire à Mayotte. Deux experts de Capgemini étaient présents afin de présenter l’étude préalable de treni bile ou train bleu.
“Le treni bile n’est pas une simple annonce, mais un projet réfléchi.” affirme la vice-présidente, Fatima Souffou, chargée des infrastructures et des transports de Mayotte. L’entreprise Capgemini, géant du transport ferroviaire mondial, a réalisé à la demande du Département une étude préalable à l’implantation d’un réseau ferré sur l’île aux parfums. Afin de connaître et de concevoir un projet réalisable et viable à Mayotte, leurs experts ont travaillé sur différents domaines. “Nous avons d’abord étudié la demande, pour comprendre pourquoi et à quelles conditions l’insertion du train est possible à Mayotte. Nous avons ensuite mis en place une équipe pluridisciplinaire et intégré les équipes du CD dans les échanges techniques. Enfin, nous avons réalisé une synthèse technique ainsi qu’une maquette virtuelle pour évaluer la faisabilité du projet et projeter un chiffrage de celui-ci”.
Mais alors pourquoi un train à Mayotte ?
Les représentants de Capgemini ont détaillé comment le treni bile pourraient offrir aux Mahorais un nouveau moyen de transport “performant” qui offre “sécurité, rapidité et fiabilité« . “Si nous considérons l’aspect économique, le train est multi utilisateurs, petits et grands peuvent profiter de ce moyen de transport simple d’accès. De plus, il peut également permettre le transport des marchandises, notamment entre le port de Longoni et le reste du territoire mahorais”, explique Olivier Mériot, l’un des experts présents en visioconférence depuis Toulouse. Avant de continuer à énumérer les aspects positifs d’un réseau ferroviaire pour Mayotte. “Par ailleurs, la création d’une voie ferrée permettrait un rééquilibrage et une valorisation du territoire. Il desservirait à la fois les écoles et les lieux de vie des Mahorais qui n’auraient plus besoin de prendre leur voiture pour se déplacer”.
“Deux boucles pour parcourir Mayotte”
Le cabinet d’expertise de Capgemini a également présenté un premier tracé de ce qui pourrait être le futur réseau ferré mahorais. Deux grandes boucles devraient desservir le territoire d’Est en Ouest et deux plus petites donneraient accès au Nord et au Sud de l’île. Un tracé hypothétique pour l’heure qui permettra aux responsables du projet de décider de la nécessité de construire des ouvrages, tels que des viaducs ou des tunnels. Deux gares multimodales devraient également voir le jour et faire le lien entre les réseaux ferroviaire et maritime et les transports en commun.
“Les conclusions de l’étude préalable”
D’après l’étude préalable réalisée par Capgemini, la topographie du territoire mahorais ne comporte “pas d’obstacles techniques identifiés”. Selon David Pontal et Sébastien Nicolaut de chez Capgemini, “ce projet s’élèverait à 1,7 milliard d’euros selon la première estimation financière”. Un investissement important pour le 101ème département français mais qui permettrait un gain de temps considérable pour les Mahorais et un désengorgement pérenne des axes routiers.