{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ille tortues braconnées par an sur l'île, cinq dugongs restant dans le lagon d'après les estimations… Des chiffres alarmants qui montrent la nécessité d'éduquer les plus jeunes à la préservation de ces espèces rares, qui font la richesse du patrimoine mahorais. Prétexte à la sensibilisation, un concours est organisé par l'association des Naturalistes à destination des élèves de CE1, CE2 et sixième.

Mardi après-midi, les élèves de 6e1 et 2 du collège de Kani-Kéli recevaient, pour préparer ce concours, la visite de Nicolas Régis, instituteur détaché auprès de l'association, qui a donné une conférence en images de deux heures sur le sujet. Très attentifs aux explications, les élèves maîtrisent déjà une partie du sujet, pour l'avoir travaillé au préalable en cours de SVT. Par la suite, ils travailleront en cours de français à l'écriture d'un conte ayant pour sujet le dugong et la tortue, conte qui fait l'objet du concours.

Si bon nombre d'entre eux annonce avoir déjà vu une tortue – les plages du sud reçoivent souvent leur visite – ils n'ont en revanche jamais entendu parler du dugong. Que ce soit au sujet de l'un ou l'autre animal, on sent les deux classes très attentives et très curieuses. Tout au long de son intervention, Nicolas Régis est bombardé de questions : pourquoi les tortues viennent sur les plages pour pondre, pourquoi les gens mangent de la tortue alors que c'est interdit – deux élèves reconnaîtront en avoir mangé une fois -, comment fait-on pour savoir qu'il ne reste que cinq dugongs, et ainsi jusqu'à avoir suffisamment de notes pour alimenter leur future création littéraire.

 

Le vieil homme est bouleversé à l'annonce que le dugong a pratiquement disparu

 

Pour alimenter son discours et permettre aux jeunes de voir au moins une fois des évènements dont ils sont rarement les spectateurs, comme la ponte ou l'éclosion de tortues, le conférencier leur projette un extrait du film "Mayotte et son lagon", qui concerne les tortues, ainsi que le film sur les dugongs "les dernières sirènes de Mayotte", réalisé l'an dernier par Clap pour le Festival de l'image sous-marine. Particularité de ce court documentaire : un vieux pêcheur, de Kani-Kéli justement, est interviewé et raconte comment on pêchait et mangeait le dugong autrefois. Le vieil homme est bouleversé à l'annonce que le dugong a pratiquement disparu de nos eaux et son témoignage ne laisse pas les jeunes collégiens indifférents.

En conclusion, et pour les aider dans leur participation au concours, les jeunes regardent une vidéo qui raconte la légende de l'îlot de sable blanc. Les 11 classes de sixième et les 16 classes de CE1 et CE2 candidates au concours ont droit à la même intervention. Les classes de sixième doivent réaliser un conte sur le dugong et la tortue, les primaires une affiche de sensibilisation. Les lauréats de chaque niveau gagneront le droit d'embarquer sur le bateau de la tortue de Petite Terre.

 

Hélène Ferkatadji