Mayotte entretient des relations avec certaines régions de Djibouti depuis maintenant deux ans. Cette alliance s’est concrétisée à travers la signature d’une convention accord-cadre de coopération entre le conseil départemental et les régions de Tadjourah et Ali Sabieh ce 21 avril. Elle marque le début d’une coopération pour développer ces territoires.
C’est la concrétisation de deux ans d’amitié et le début d’une collaboration socio-économique entre Mayotte et Djibouti. Notre île vient de signer deux conventions, l’une avec la région d’Ali Sabieh et l’autre avec celle de Tadjourah toutes deux localisées à Djibouti. Elles permettront aux territoires de mener des actions dans l’objectif de se codévelopper. « Nos actions seront axées sur les échanges de bonnes pratiques dans les domaines sportifs et culturels, l’éducation et la formation professionnelle, les transports maritimes et la gestion des ports, le tourisme, l’eau potable, le reboisement, la santé et l’action sociale, l’amélioration des échanges commerciaux et économiques, l’appui et accompagnement institutionnel », détaille le président du Département, Soibahadine Ibrahim Ramadani.
Cette liste non exhaustive marque le début des travaux entre les trois régions et chacune d’elles devra mettre la main à la poche. « Au niveau du Département, il y a un budget qui est dégagé tous les ans pour l’action de coopération décentralisée. Ensuite, nous nous sommes battus pour avoir l’autorité de gestion du Feder pour la coopération », indique Mohamed Sidi, sixième vice-président chargé de l’Europe et de la coopération décentralisée.
Plus de visibilité dans la région de l’Afrique de l’Est
Il va de soit que chaque région a ses propres intérêts dans cet accord-cadre. Mayotte espère faire de Djibouti un allié de taille pour nouer des liens avec les autres pays de l’Afrique de l’Est. « Si nous voulons réellement avoir notre place dans cette région, cela commencera par la collaboration avec Djibouti qui siège dans les grandes organisations africaines. Cette amitié nous facilitera l’intégration dans ces espaces », espère Mohamed Sidi. Et cela pourrait favoriser le rayonnement de l’île dans le canal de Mozambique. C’est du moins ce que souhaite le président du Département. Mieux connaître la région pour mieux s’en inspirer, c’est en somme, ce qui ressort de ces conventions avec Tadjourah et Ali Sabieh.
Chaque territoire devra apporter une plus-value à l’autre. Et si Djibouti excelle dans certains domaines comme le sport, l’art ou encore l’artisanat, Mayotte a également quelques avantages qu’elle pourrait partager avec les deux régions concernées. « Nous sommes en pleine décentralisation ici, eux commencent à peine, nous pouvons donc leur apporter cette expertise. Ils ont aussi des problèmes de déboisement, nous avons vécu ce phénomène avec les padzas et nous pouvons les guider », précise Mohamed Sidi. Si le Département a décidé d’officialiser ses relations avec Djibouti, ce n’est sûrement pas par hasard. La proximité culturelle, religieuse et surtout linguistique a pesé sur la balance. Cette coopération qui est préparée depuis 2019 est planifiée sur deux ans pour l’instant, mais elle pourrait être reconduite tacitement si chaque partie honore ses obligations.