Un point sur la situation de l’eau s’est tenu aujourd’hui entre la Société mahoraise des Eaux (SMAE), le syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte (Smeam) et différentes associations ce mardi 6 avril. Malgré le remplissage des retenues collinaires, les coupures d’eau ne se sont pas arrêtées. Les habitants étaient donc dans l’incompréhension depuis un mois. Éléments de réponse.
La fin des problèmes de ressources en eau à Mayotte ? C’est l’annonce ce mardi 6 avril de la Société mahoraise des Eaux. Pour autant, la trop faible capacité du système de distribution pour la demande galopante en eau de l’île entraîne toujours des coupures intempestives. Face à des ouvrages structurants trop peu efficients, ces arrêts momentanés doivent permettre aux techniciens de régler les problèmes sur les canaux de transfert d’eau, comme la réparation de tuyaux endommagés.
« La situation l’exige, la qualité de l’eau doit être préservée sur la quantité, en tout temps », indique pour sa part l’agence régionale de santé, présente elle aussi lors de cette rencontre. Sauf que la multiplication du nombre de lave-vaisselles et de machines à laver n’arrange rien aux affaires des autorités compétentes. Autre épine dans le pied : des fuites de plus en plus nombreuses, qui seraient à l’origine de la perte de 25% de l’eau sur Mayotte. Pour y remédier, la SMAE assure que des agents formés patrouillent aux quatre coins de l’île pour les identifier et qu’une « campagne massive de recherche de fuite serait lancée » incessamment sous peu. Seul lot de consolation : dix forages supplémentaires doivent voir le jour d’ici 2025, ainsi qu’une nouvelle usine de dessalement. De quoi consolider la production sur le territoire.
Une communication à perfectionner
Voilà pour la partie technique. Mais cela n’excuse pas tout ! Dans ces conditions, les associations pointent du doigt l’absence de communication vis-à-vis de ces coupures. Exemple le jour du Miradj durant lequel les habitants de Mamoudzou et de Petite-Terre ont été privés d’eau toute l’après-midi, sans avoir été prévenus au préalable. Conséquence : de nombreuses familles se sont retrouvés le bec dans l’eau… Alors qu’elles avaient prévu de cuisiner pour l’occasion. Le syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte se met actuellement en relation avec les mairies des communes dans le but de prévenir en amont les populations concernées.
Des factures au cas par cas
Reste la question des factures salées… De nombreux abonnés constatent une explosion des montants prélevés : d’une vingtaine d’euros en temps normal, celles-ci s’élèvent désormais à près de 300 euros ! Pour calmer la fronde qui sévit quotidiennement sur les réseaux sociaux, la SMAE et le Smeam se tiennent prêts à recevoir les principaux concernés pour étudier leur dossier au cas par cas. Seule réponse apportée ce mardi ? Ces augmentations pourraient être liées à des fuites sur le réseau, comme citées plus haut, mais aussi à des problématiques non généralisées.
Pour y pallier, le syndicat rappelle la mise en place de chèques-eau pour permettre aux foyers les plus précaires de régler leur consommation abusive. Bémol, la majorité des bénéficiaires n’y auraient pas accès pour des raisons administratives. Revient alors la lourde tâche aux centres communaux d’action sociale de les recenser et de faire le nécessaire. Un mode opératoire qui risque de faire grincer quelques dents…