Tchak_en_vrac, c’est le nom que Youssrah a décidé de donner à son projet. Ce n’est pas un restaurant, non, mais un jeune média mahorais, présent sur les réseaux sociaux. C’est en mêlant deux histoires d’amour, celle avec son île et celle avec les médias qu’elle a eu l’idée de lancer ce projet.
« À la base ce qu’on voulait vraiment, c’est resensibiliser la jeunesse mahoraise à l’information. Ici, à part le journal de Mayotte 1ère, on a rien sur les réseaux », explique-t-elle. C’est en partant de ce constat qu’elle a décidé de réunir des jeunes journalistes mahorais, finissant prochainement leurs études, pour monter un média qui ressemble à la jeunesse de l’île. « On est une petite équipe, pour le moment tout le monde n’est pas ici, mais j’essaie de les inciter à rentrer », sourit-elle. L’idée du nom lui est venue comme une évidence : « Ici, quand on partage des tchaks, c’est un peu le seul moment où il n’y a pas de barrière, on peut parler de ce qu’on veut. Et c’est cet esprit que je veux donner à Tchak. » Son objectif ? Aborder tous les sujets, par le biais de la jeunesse, même ceux qui font mals ou qui sont parfois tabous, notamment à Mayotte.
Rentrée en octobre en octobre dernier après avoir obtenu un master en journalisme, Youssrah souhaitait rentrer pour se reconnecter avec sa famille. Cinq ans après son départ du 101ème département, elle ne pensait pas s’y plaire autant, à nouveau. D’autant plus que la crise sanitaire actuelle ne permet pas de dénicher un travail aussi facilement… « Dans ma promo de 30, il y en a que quatre qui sont en poste aujourd’hui, les autres sont en recherche d’emploi. » Et si Tchak_en_vrac a commencé sur un coup de tête, le projet pourrait finalement s’inscrire sur la durée.
Un projet qui pourrait s’élargir
« On ne pensait pas que l’engouement prendrait si vite, c’est vrai qu’on a rapidement eu pas mal d’abonnés sur Instagram et ça faisait plaisir », concède, ravie, Youssrah, qui avoue ne pas dormir beaucoup en raison de l’attente grandissante des followers. Le risque, maintenant, est que le projet s’essouffle, mais la jeune fille semble déterminée et prête à professionnaliser Tchak_en_vrac. « Si un jour, on avait un Tchak dans chacun des Dom-Tom, ce serait génial », imagine-t-elle. Pour le moment, Youssrah espère juste pouvoir s’investir à 100% dans son projet et réussir à en faire un passage clé pour les étudiants mahorais. Elle pense même aux étudiants encore en cours, qui pourraient écrire pour le futur site. « Tous ceux qui sont motivés sont les bienvenus, on prendra le temps de relire avec ceux qui ont un peu plus d’expérience. »
La jeune fille est en tout cas ravie de l’effervescence autour du projet, et cela la motive encore plus. « On reçoit plein de messages d’encouragements, les gens réagissent à notre contenu, on voit qu’il y a vraiment des choses à faire dans notre branche. »