Basketball : Des dribbles et des paniers même en période de confinement

Alors que le confinement a été prolongé de deux semaines sur l’île, certains sportifs ne supportent plus d’être enfermés. Alors à 15h, sur certains plateaux de Mayotte, une douzaine de joueurs se retrouvent et oublient un instant le Covid.

« Jamais deux fois ! », crie l’un des joueurs avant de planter un panier longue distance. Le sourire sur son visage suffit à comprendre à quel point il est heureux de refouler un terrain de basket. Lui, comme tous les autres joueurs présents. Pour certains, qui ne travaillent plus à la suite du confinement, c’est la seule sortie de la journée. Une sortie à risque, sans masque, et sans distanciation sociale. Mais sur le plateau, le virus est bien loin des esprits.

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« Moi, déjà, une semaine sans jouer je deviens fou », déclare Ibrahim*, employé dans une salle de sport en Petite-Terre. « Ici, on joue depuis le début du confinement, on n’a jamais arrêté. » Et si, de temps à autre, une voiture de police passe, cela n’inquiète en rien les joueurs, qui ne détournent même pas la tête. « Ils sont venus une fois, au début, pour nous dire qu’il y avait le confinement. Ils ont fait des menaces, mais bon, nous on s’en fout, on joue. » S’ils sont tous d’accord sur un point, c’est que la menace d’une amende ne les empêchera pas de jouer.

 

Le sport comme dernier lien social

 

Les matchs créent de l’animation au sein des quartiers, on s’arrête, on regarde, on commente, on applaudit une action. On retrouve un peu de vie dans ces temps qui semblent suspendus. Les petits admirent la technique des plus grands, et les mamans les surveillent avec bienveillance. Jouer permet de garder des liens sociaux, mais aussi de garder la forme.

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Le début de saison a déjà été raccourci, et plus aucun match ni entraînement n’a lieu depuis trois semaines. Pour Ben*, qui s’entraîne habituellement trois fois par semaine, la reprise sera « dure, voire trop dure » et pourtant, il vient jouer presque tous les jours. Avoir bravé le confinement pour jouer au basket les avantagera peut-être donc au retour des matchs, surtout physiquement. Et même la pluie, ces derniers jours, ne les a pas empêchés de se dépenser. Aujourd’hui, ils ne sont que 10. « En général, il n’y a pas que nous », avoue Ben. « Mais là il pleut, donc il y a moins de monde. Nous, on veut jamais s’arrêter de jouer. »

Puis arrive 18 heures, la nuit tombe petit à petit. Et si habituellement, les lumières restent allumées, il n’en est pas question en cette période de confinement. Alors les derniers échanges de balle se font dans la pénombre, les derniers paniers sont marqués avant que chacun ne quitte le terrain. On enlève ses chaussures, on s’étire, puis on remet son masque en sortant du terrain, comme on referme une
parenthèse.

* Les prénoms ont été modifiés

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1112

Le journal des jeunes

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