Un festival de poésie à Mayotte pour les jeunes écrivains en herbe

La deuxième édition du festival d’écriture appelé Reska ni Kalamu vient de s’achever. L’événement est destiné aux jeunes qui veulent s’exprimer à travers la poésie. Quatre élèves du collège Ali Halidi de Chiconi se sont démarqués et ont été primés. Leurs textes seront assemblés dans un recueil de poèmes en vue d’être publiés.

Ils s’appellent Anrafati, Fatima, Kaniza-Hafifa et Ali-Fahir-Ben. Ils ont entre 12 et 14 ans et sont les heureux lauréats du festival Reska ni kalamu, comprenez “le cri de la plume”. Le festival organisé par l’association du même nom, basée à Chiconi, permet aux enfants dès l’école primaire jusqu’au lycée de démontrer leur talent d’écrivain. Anrafati, 12 ans, a obtenu le premier prix. « Je ne pensais pas du tout remporter le premier prix parce que je me disais qu’il y avait meilleur que moi », s’étonne-t-elle encore, des étoiles dans les yeux.

Meilleur qu’elle, pas sûr, mais tous les gagnants ont indéniablement un talent pour l’écriture. Cette année, le thème imposé est « l’esprit », et chacun a su le tourner à sa manière à travers des poèmes. Anrafati a choisi de mettre à l’honneur la mer, Ali-Fahir-Ben parle de l’esprit des oiseaux, Kaniza-Hafifa a quant à elle décidé de décrire l’esprit du regard. Les textes sont différents, mais tous reflètent, d’une manière ou d’une autre, les émotions de ces adolescents. « L’écriture me permet de me vider l’esprit. L’écriture, c’est la liberté ! », s’exclame Ali-Fahir-Ben, 14 ans. Et Fatima d’ajouter, « quand j’écris je me sens tellement libre. Si je ne peux pas m’exprimer, je le fais à travers l’écriture et c’est différent. »

Pour certains, à l’exemple de Kaniza-Hafifa, 14 ans, les mots sont comme une évidence. « La phase d’écriture s’est plutôt bien passée. Les vers me sont venus assez facilement parce que je me suis inspirée de mes différents sentiments », explique la jeune fille. Mais malgré leur aisance à l’écrit, leur amour pour l’écriture en général et la poésie en particulier, ces écrivains en herbe ne pensent pas en faire leur métier. « Je veux le garder comme un hobbie », confie Kaniza-Hafifa. « J’aime écrire mais je ne sais pas encore si je veux en faire mon métier », renchérit Anrafati.

 

Un recueil de poèmes en vue

 

festival-poesie-mayotte-jeunes-ecrivains-en-herbe-2Ces élèves du collège Ali Halidi de Chiconi ont été suivis par leur professeure de lettres, Maria-Daniela Dina. Une mentor agréablement surprise aujourd’hui. « Il y a eu un mois de travail passionnant et passionné autour de la poésie. Je suis fière de leur travail, je ne m’attendais pas à des textes d’aussi bonne qualité. Je suis surprise, mais fière d’eux. » Raison pour laquelle elle a pris l’initiative de rassembler ces textes pour en faire un recueil de poèmes intitulé « Esprit et surtout espoir ». « Nous l’avons appelé ainsi car ces jeunes sont l’espoir de demain. Ce sont eux qui vont chanter notre île aux parfums », sourit-elle, un brin lyrique. Son ambition ? Pouvoir ensuite publier cette œuvre dans une maison d’édition.
Le festival Reska ni Kalamu a pour objectif de repérer et dévoiler les nouvelles pépites, ces jeunes qui ignorent qu’ils ont un talent pour l’écriture. « Nous l’avons mis en place pour mettre en valeur les jeunes qui ont envie de se lancer dans l’écriture de la poésie. Parce qu’on a remarqué que beaucoup font du hip-hop et ils ne savent même pas que c’est de l’art qu’on peut valoriser », soutient Mariama Mariata Madjani, membre de l’association Reskani Kalamu. Avec ce recueil, les participants pourront voir leur travail valorisé. L’association prévoit également d’en faire un deuxième pour tous les écrivains en herbe qui ne sont pas scolarisés au collège de Chiconi. Alors, à vos plumes !

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