Bouéni, Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi confinées jusqu’à nouvel ordre

L’annonce est tombée comme un cheveu sur la soupe. À partir de ce jeudi 28 janvier, 18h, les communes de Bouéni, Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi sont confinées pour une période indéterminée en raison de leur taux élevé d’incidence. Les établissements scolaires sont fermés tandis que les commerces essentiels restent eux ouverts. Les déplacements entre Grande-Terre et Petite-Terre sont quant à eux limités à certaines professions.

856… 743… 577… Le taux d’incidence de Pamandzi, de Bouéni et de Dzaoudzi-Labattoir fait froid dans le dos. Il s’agit du nombre de cas pour 100.000 habitants. «Face à ce contexte qui s’est dégradé brutalement au cours des dernières 24 heures, en parfait accord avec l’agence régionale de santé, Jean-François Colombet, préfet de Mayotte, délégué du gouvernement, a décidé de confiner [ces] communes pour une période indéterminée», annonce la préfecture dans un communiqué envoyé peu avant 19h ce mercredi. Ce confinement «total», approuvé par les trois maires respectifs, prend effet dès ce jeudi 28 janvier, à partir de 18h.

Conséquences pour les habitants : tous les commerces sont fermés à l’exception des établissements qui vendent des denrées alimentaires et des phamarcies. Les sorties sont interdites sauf pour les individus qui se rendent dans ces commerces pour y faire des achats dits «essentiels» ou qui vont à un rendez-vous médical ne pouvant être reporté. «Les déplacements sur l’espace public devront être justifiés par les attestations qui seront présentes sur [notre] site à partir de demain matin.»

 

On n’est pas sorti de la barge

 

Autre information à prendre en considération, les barges ne comptent accueillir que des passagers qui doivent prendre l’avion, munis d’un billet, les fonctionnaires de police, les militaires de la gendarmerie et du détachement de légion étrangère, les personnels hospitaliers, les particiens libéraux de santé comme les médecins et les infirmiers, les personnes qui viennent se faire tester à l’aéroport pour un vol ultérieur, les agents de la douane et du syndicat des eaux ainsi que tout le personnel justifiant d’une intervention urgente.

Cette décision radicale intervient alors que Mayotte enregistre une soixantaine de cas porteurs du variant sud-africain et que l’île aux parfums vient de détecter la présence du variant britannique sur son territoire. Dans son ensemble, la situation sanitaire se dégrade très fortement dans le 101ème fortement puisque le taux d’incidence augmente dans l’ensemble des classes d’âges, y compris chez les moins de 14 ans et les personnes ne présentant pas de comorbidité. «Cette dégradation se traduit par une hausse de plus de 30% du nombre d’appels au 15.»

 

Fin du présentiel dans les écoles

 

Plus contagieux à 50% que la souche initiale, les variants touchent donc plus fortement les jeunes, jusqu’alors plutôt épargnés par le virus. D’où la fermeture de tous les établissements scolaires, premier et second degré, de ces trois localités. Il n’est d’ailleurs pas à exclure que d’autres connaissent la même sentence, à l’instar du lycée Younoussa Bamana à Mamoudzou où trois clusters seraient formellement identifiés.

Que retenir alors de cette déclaration ? Et surtout quelle suite pouvons-nous attendre ? Selon nos informations, les habitants de Bouéni, Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi devront rester chez eux jusqu’à nouvel ordre tant que la situation ne sera pas favorable à un desserement des contraintes. Quant aux autres communes, un tel sort ne serait pas encore envisagé dans le seul but d’éviter un effondrement de l’économie locale. Toutefois, voyant la vitesse de propagation de l’épidémie depuis le début de l’année 2021, aucune alternative n’est à exclure sachant que le couvre-feu n’aurait pas l’effet escompté selon les mots du gouvernement… Réponse dans les prochains jours.

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