Revalorisation des salaires, contractualisation, éducation prioritaire pour tous. Ce mardi 26 janvier, une centaine d’enseignants ont répondu à l’appel de différentes organisations syndicales et se sont réunis devant le rectorat pour prendre part à la grève nationale. L’occasion pour l’intersyndicale de rappeler les revendications défendues à Mayotte avant d’échanger avec le recteur, Gilles Halbout.
Journée de rentrée pour les syndicats mahorais de l’Éducation nationale qui, ce mardi 26 janvier, ont organisé un rassemblement devant le rectorat. Pas de manifestation et de marche comme à l’accoutumée mais une rencontre à 10h avec Gilles Halbout, le responsable de l’académie de Mayotte. L’objectif : échanger sur un plan d’urgence en faveur de l’éducation. Avec en premier lieu la question des moyens déployés dans le 101ème département. « Il faut combattre les suppressions de poste dans le premier degré et dans le second« , assène Rivo Rakontondravelo, le secrétaire départemental du SNUipp, avec le style qui le caractérise. Une introduction qui ne concerne pas forcément l’île aux parfums puisque le territoire doit bénéficier de 255 postes supplémentaires à la rentrée 2021-2022.
Par contre, d’autres sujets propres à Mayotte sont bel et bien sur le feu. À l’instar de ceux sur les enfants en situation de handicap et leurs accompagnants, sur la reconnaissance de l’ancienneté des anciens instituteurs intégrés en 2005 dans la fonction publique, sur la hausse de l’indexation des salaires au niveau de La Réunion, ou sur la retraite. « Nous avons besoin d’évaluation de carrière plus rapide et d’emplois plus statutaires« , renchérit Bruno Dezile pour la CGT Éduc’action, visiblement remonté comme un coucou suisse contre le gouvernement, « qui nous attaque de tout bord« .
« Tous les personnels doivent être rémunérés correctement et travailler dans des conditions dignes« , poursuit-il, avant de s’interroger sur le programme de constructions scolaires. Interrogé à ce sujet par Flash Infos au début du mois, le recteur rappelait que le point de vigilance de la rentrée était le chantier immobilier. « Tous les lycées et collèges doivent sortir de terre au plus tard pour la rentrée 2025 » tandis que « sur les 800 nouvelles classes nécessaires, 500 sont dans les tuyaux pour la période 2023-2024« , annonçait-il dans nos colonnes.
« Nous cochons toutes les cases pour passer en REP+ »
Mais le nerf de la guerre aux yeux des organisations syndicales est le passage en REP+ de l’ensemble de l’académie. « Compte tenu de la situation et des catégories sociales défavorisées, nous cochons toutes les cases« , rabâche Henri Nouri, le secrétaire général du SNES à Mayotte. « Si nous réalisons juste de l’expérimentation, nous faisons surtout de la déréglementation… » Or à ses yeux, cette labellisation permettrait de considérablement diminuer les effectifs des élèves dans les classes et ainsi d’améliorer les conditions d’enseignement. « Tant que nous ne l’aurons pas obtenue, nous serons en difficulté. »
Dernier point évoqué : la situation des contractuels. « Il faut [leur] donner des perspectives avec un plan de titularisation« , rappelle Henri Nouri, qui en a fait son cheval de bataille. Assis à l’ombre, Ali, secrétaire au collège de Dembéni, dénonce lui aussi la précarité permanente dans laquelle vivent les enseignants à Mayotte. « Il y a trop de turnovers« , déplore-t-il. Un sentiment partagé par Bruno Dezile, qui monte dans les tours dès qu’il s’agit d’évoquer cette manière de procéder. « Nous avons besoin de professionnels et non pas de gens que nous jetons. » Avant de terminer son allocution par un « Blanquer, si t’aimes pas l’Éducation nationale, rentre chez toi !« . Les puristes apprécieront.