Une panne de courant a coupé l’électricité sur toute l’île dans la nuit de mercredi à jeudi. Les équipes d’EDM ont mis plusieurs heures à retrouver la cause du problème et à rétablir le courant pour les milliers de clients touchés.
Et nox fuit. Ce mercredi 16 décembre, à 22h42, les lumières s’éteignent sur Mayotte. Seules quelques ampoules alimentées par des groupes électrogènes, comme dans les supermarchés ou au CHM, font encore concurrence aux étoiles qui scintillent dans le ciel. Et encore. “Il y a eu une première coupure, et il a fallu attendre peut-être deux trois minutes avant de récupérer du courant”, témoigne une infirmière en service cette nuit-là. Une ligne du SMUR, le service mobile d’urgence et de réanimation, aurait même été indisponible… C’est dire le bazar !
Dès les premières minutes, les commentaires ne se font pas attendre sur les réseaux sociaux. Allusions sarcastiques au quotidien des voisins Comoriens, et autres coups de gueule en cascade n’ont pas manqué d’inonder la toile, tapés rageusement sur des smartphones encore chargés et chauffés à bloc. “Juste au moment du match de Marseille !”, ironise un internaute, quand une mère de famille raconte sa nuit blanche étalée sur le carrelage avec son bébé, les fenêtres grandes ouvertes.
La peur de tout perdre
“J’étais en stress, je n’ai pas dormi de la nuit !”, s’exclame quant à elle Sandy Devilaine, la gérante du Dandy’s sushis de Petite-Terre. Cette entrepreneure fraîchement installée sur l’île aux parfums a vraiment cru qu’elle allait devoir se défaire de sa marchandise, à cause de la rupture de la chaîne du froid. Bilan des courses : 1,5 kilo de poiscaille jeté par la fenêtre, – environ 20 euros – pour éviter le risque d’intoxication alimentaire. “Plus de peur que de mal ! Mais quand même, j’ai eu peur de tout perdre…”, souffle-t-elle, la voix éreintée après cette nuit d’angoisse.
Haute tension
La cause de tout ce tintouin ? Un câble souterrain de 20.000 Volts, vandalisé dans le secteur de Vahibé par “un individu qui voulait voler de l’énergie en s’alimentant directement sur le réseau haute tension”, a fini par communiquer EDM en fin de journée jeudi, plusieurs heures après le rétablissement du courant pour ses milliers de clients. Toute l’île, Grande-Terre comme Petite-Terre, aura donc fait les frais de l’incident. Plutôt rare, même pour Mayotte. Sur les coups de 6h, plus de 90% des abonnés avaient toutefois pu rebrancher leurs batteries, pour un retour à la normale à 11h30 ce jeudi.
“Des brûlures graves voire même l’électrocution”
Mais il aura fallu encore quelques heures de plus pour que les équipes d’astreinte et les renforts mobilisés depuis 23h cette nuit-là, soit une quarantaine d’agents au total, parviennent à déterminer la source du problème. De prime abord, les experts tablaient plutôt sur un défaut d’armoire électrique au départ de Passamaïnty, qui, couplé à un réseau fragilisé par des travaux de maintenance, aurait provoqué la panne. Ils étaient sûrement loin d’imaginer qu’une personne puisse volontairement tenter de se brancher sur 20.000 Volts… “Cet acte s’avère inutile et d’une absurdité totale puisqu’on ne peut utiliser de la haute tension à des fins domestiques, en plus d’être d’une extrême dangerosité”, signale encore EDM sur sa page Facebook.
Le fournisseur d’électricité va donc “déposer plainte contre X dans les prochains jours afin de déterminer l’auteur des faits”. Pas sûr toutefois de retrouver le pauvre bougre… qui n’a pas dû sortir indemne après un tel coup de jus. Le risque ? “Des brûlures graves voire même l’électrocution”. Or, d’après nos informations, aucun cas de ce genre n’a été recensé depuis mercredi à l’hôpital. Qui s’y frotte s’y pique !
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