Vendredi, à l’occasion du 31ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, Catherine Barbezieux, la directrice du centre hospitalier de Mayotte, et Issa Issa Abdou, vice-président au Département en charge de l’action sociale, de la solidarité et de la santé, ont distribué des cadeaux aux 30 enfants accueillis dans le service pédiatrie.
« Laissez passer les petits enfants… », fredonne une auxiliaire de puériculture, alors qu’elle pousse à bout de bras le lit d’une jeune fille. Dans les couloirs du service pédiatrie, difficile de se frayer un chemin en ce vendredi après-midi, à l’occasion de la célébration de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE)… Et pour cause, la directrice du centre hospitalier de Mayotte et le vice-président du Département en charge de l’action sociale, de la solidarité et de la santé sont en pleine distribution de jouets auprès des jeunes patients. « Catheriiiiine ! », l’interpelle Issa Issa Abdou devant l’entrée d’une chambre pour lui faire mine d’attraper un paquet sur le chariot. « Ah non, là c’est ton tour ! », lui rétorque Catherine Barbezieux, avec une pointe d’humour.
Tour à tour, les portes s’ouvrent et les visages des parents s’illuminent en voyant les présents – un piano pour les plus petits, un jeu de société pour les plus grands – dans les mains du duo. Des échanges de quelques minutes s’ensuivent alors. Sur le tapis des discussions : le prénom du gâté du jour et l’évolution de l’état de santé bien évidemment. Mais aussi un petit historique sur cette journée internationale, dont le traité remonte à 1989. « C’est l’année de mon anniversaire », précise une maman, le sourire aux lèvres. Pour d’autres enfants, endormis à cause de la morphine, la surprise les attend sur leur table de chevet au réveil. « Vous leur direz que le Père Noël est passé par la cheminée », s’amuse l’élu du conseil départemental, en chuchotant. Puis de prendre la direction de l’allée destinée aux nourrissons. « Alors, elle est contente ? », demande une infirmière. « C’est le cadeau du bébé avant de partir. » « Oui, c’est très gentil de leur part, merci ! », répond instinctivement la mère, ravie de cette attention décidée quelques jours plus tôt, à la suite de la prise de fonction du nouveau directeur de la protection de l’enfance, Abdou-Lihariti Antoissi.
Une action plébiscitée par Malezi Mema
À l’extérieur, au rez-de-chaussée, sept autres enfants prennent un bain de soleil sous le rythme d’un joueur de guitare. Hors de question de gâcher cet instant de partage avec « des grands discours », avoue Issa Issa Abdou. Juste rappeler que « le vœu le plus cher du Département est que vous ne soyez plus ici l’année prochaine ». Rapidité, efficacité, sobriété ! « C’est très bien d’avoir eu une pensée pour [eux] », applaudit Mariame Madi, membre de Malezi Mema (qui signifie « bonne éducation »), association pour les familles d’accueil, qui célèbre cette date dans l’une des 17 communes de Mayotte depuis 2004. « Il n’y avait jamais rien eu pour les hospitalisés », ajoute Zaina Salim Mkou, la cheffe de service des assistantes familiales au sein de la collectivité.
Cette rencontre est également un beau message pour les personnels soignants du 2ème étage du CHM, qui ont surtout l’habitude de voir ce type de distribution au moment de Noël. « Nous avons organisé cet événement en seulement 24 heures », se réjouit Pascal Bourhane, cadre de santé puéricultrice depuis 15 ans en pédiatrie. « Quand on m’a dit cadeaux, tous les voyants se sont allumés. Nous ne pouvions pas rater l’occasion, nous avons remué ciel et terre. Nous ne sommes pas là que pour faire des plannings. » Sans aucun doute, les sourires sur les différents visages donnent raison de sa persévérance et celle de ses collègues. Car en cette période de crise sanitaire, difficile pour les enfants de se rendre à la salle de jeux, trop petite pour les accueillir, dans le but de se changer les idées au cours de leur hospitalisation plus ou moins longue…
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