Samedi, Farida inaugurait son restaurant dans l’un des farés de l’enceinte de l’aéroport. Une nouvelle adresse qui vient augmenter l’offre de restauration de ce lieu de passage et surtout qui vient concrétiser un projet vieux de 4 ans.
À l’aéroport, l’attente peut parfois être très longue, surtout en cas de retard… Et dans ce cas-là, les passagers se ruent sur la cafétaria pour se vider l’esprit. Depuis samedi dernier, une nouvelle adresse permet de penser à autre chose en se rendant « Chez Wam ». Une inauguration teintée par les nouvelles mesures sanitaires annoncées quelques jours plus tôt par le président de la République, Emmanuel Macron, suivies par celles du préfet, Jean-François Colombet. « Pas mal de monde s’est désité », admet Farida, qui n’en garde pas moins le sourire puisqu’elle a pu compter sur la présence et le soutien du maire de Pamandzi, Madi Madi Souf, et du directeur d’Edeis, le délégataire de l’aéroport, Olivier Capiaux.
Un lancement en petit comité qui n’en reste pas moins une grande occasion pour l’entrepreneuse. Dont le projet remonte à 2016 ! « En Petite-Terre, nous n’avons pas grande chose pour les enfant. Le seul endroit où nous pouvons nous balader en toute sécurité, c’est dans cette enceinte », souligne celle qui a grandi à La Réunion et qui est revenue sur l’île aux parfums en 2007. L’idée d’ouvrir un glacier germe alors dans sa tête. Une idée qui se transforme rapidement en un snack pour proposer des petits-déjeuners et des repas le midi. Durant 4 longues années, Farida bataille pour voir son rêve enfin se réaliser, en faisant en sorte « de ne pas trop marcher sur les plats de bande des concurrents ». « Il y a eu les démarches… L’administration, ce n’est pas toujours évident ! » Une attente interminable qui a failli la faire abandonner et se délocaliser sur Dzaoudzi, avant de remporter l’appel d’offres d’Edeis pour aménager l’un des trois farés.
Petits-déjeuners et traditions locales
Aujourd’hui, la maman de Malia, 9 ans, et de Lenny, 15 ans, se réjouit de faire découvrir les spécialités de Mayotte aux voyageurs qui foulent le tarmac quotidiennement. « Je suis les mêmes horaires que l’aéroport. Demain [mardi 3 novembre], l’enregistrement est à 8h15 donc je serai sur place dès 7h ! » L’heure parfaite pour déguster des pâtisseries typiques, que bon nombre d’habitants ont oublié. Pendant que des traditions locales comme le mtsolola, le pilao ou le thon en sauce avec du combava mijotent. « J’aimerais vraiment valoriser les produits de l’île. » Une volonté retranscrite sur son panneau de bienvenu sur lequel on peut lire : « Éveillez vos papilles au gré de parfums et d’épices d’ici et d’ailleurs… » Et en guise de gourmandise, quoi de mieux que de se goinfrer d’une glace à l’italienne ? Avant que la quarantenaire ne se décide à les fabriquer elle-même… d’ici un an ou deux.
Cerise sur le gâteau, la quarantenaire vit cette nouvelle aventure avec l’ensemble de sa famille. À l’image d’une entreprise familiale. Sa sœur et son mari s’occupent de la communication et de la publicité tandis que sa mère et son fils mettent la main à la pâte en cuisine. « Ma maman me soutient inconditionnellement et me répète tous les jours de ne pas lâcher », glisse Farida, les larmes aux yeux. En n’oubliant pas non plus de remercier la Bred, qui « a cru en mon projet avant moi-même » et Edeis, qui « m’a beaucoup soutenu ». Mais aussi l’adjoint au maire de Pamandzi, qui « m’a aidée à planter des fleurs pour embellir le site ». Pas de soute, en vous rendant « Chez Wam », vous risquez de tomber sous le charme de la cuisine et du personnage.
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