{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e succès n'aura pas été totalement au rendez-vous cette fois. Contrairement au premier forum, dédié aux métiers de l'hôtellerie, celui-ci n'a attiré ni la préfecture, ni le vice-rectorat, ni le conseil général, et seulement une quinzaine d'entreprises sur les cinquante invitées, aux côtés des représentants de la DTEFP, du Pôle emploi et de la CCI. L'objectif de cette matinée organisée par le GSMA dans ses locaux était de faire le point sur les deux formations de son pôle tertiaire : agent magasinier et agent technique de vente, avec les entreprises susceptibles de prendre les jeunes en stage et de les embaucher à l'issue de la formation.
En guise d'introduction, le lieutenant-colonel Rech, commandant du GSMA, a présenté aux invités le système de formation du groupement (voir encadré), afin qu'ils sachent ce qu'ils "peuvent attendre d'un jeune qui sort du GSMA". Conscient que cette formation d'une année, non diplômante, ne pèse pas forcément très lourd sur un CV, le commandant a fortement insisté sur la motivation de ses jeunes. "Le GSMA est une école de la rigueur et de l'exigence. Les jeunes sont des volontaires, et s'ils sont souvent en situation sociale difficile, ce ne sont pas des repris de justice. Nous sommes le chaînon manquant entre l'Education nationale et la formation pour adultes."
Si le GSMA ne peut délivrer de diplôme type CAP, attendu que sa formation ne dure qu'un an, "il inculque tout un comportement qui correspond aux exigences de rigueur de l'entreprise", estime le commandant qui prend pour exemple principal la ponctualité.
La concurrence des bac pro
L'objet de ce forum était de discuter avec les professionnels d'éventuelles améliorations des formations d'agent magasinier et d'agent technique de vente afin de coller à leurs besoins et d'augmenter les chances des volontaires d'être embauchés à l'issue de leur année de formation. Concernant l'adaptation des jeunes dans le milieu professionnel, les représentantes de la Sodifram et de Jumbo Score ont toutes deux fait part de leur satisfaction quant aux anciens du GSMA embauchés dans leurs structures.
"Il y a en revanche un vrai besoin en personnel plus qualifié, par exemple pour le rayon boucherie charcuterie", a estimé la représentante de la Sodifram, rejointe par sa collègue de Jumbo. "Il faudrait peut-être envisager un lien entre votre formation d'agent technique de vente et celle de restauration, ou rajouter un module plus spécifique à la formation vente, ce qui nous éviterait d'avoir à les former sur le tas." La question des permis Caces les mieux adaptés a également été évoquée avec ces deux entreprises.
Principal problème mis en avant, la concurrence des jeunes issus de l'Education nationale. "Quand nous avons un besoin d'embaucher, nous puisons dans la réserve de CV que les gens déposent spontanément chez nous. Récemment, nous avions besoin de deux magasiniers, parmi nos CV en attente nous avions deux jeunes diplômés du bac pro, c'est évidemment eux que nous avons choisis", explique le représentant de Renault Somiva. Même son de cloche chez les autres participants, si les qualités de rigueur des jeunes du GSMA, fortement mises en avant par le commandant, sont réelles, un bac pro assure un meilleur niveau technique.
Une filière technicien de surface
Pour permettre aux volontaires du GSMA de mieux se qualifier sans forcément partir en Métropole, la DTEFP a rappelé qu'elle pouvait mettre en place des contrats de qualification sur Mayotte, à partir du moment où il y a plusieurs jeunes intéressés et un besoin réel de la part des entreprises. Le représentant de l'ANT a toutefois précisé que le "savoir-être" inculqué au GSMA, cette rigueur et cette indépendance, permettent à de nombreux volontaires de poursuivre leurs études en Métropole et de les réussir, là ou d'autres échouent.
Enfin, l'entreprise Mahonet a suggéré la mise en place d'une formation de techniciens de surface, estimant que le besoin de personnel qualifié est réel dans ce domaine, et que le marché ne cesse de croitre, notamment avec les nombreuses constructions d'écoles et de collèges.
Le commandant Leheu, directeur du recrutement de la formation et de l’insertion, a répondu qu'il se renseignerait sur cette éventualité, tout en précisant que la création d'une nouvelle filière met environ 2 ans.
Hélène Ferkatadji
La formation par le GSMA
Le GSMA de Mayotte compte aujourd’hui 174 volontaires stagiaires et 58 volontaires techniciens. Avec l'encadrement, il représente au total 295 personnes.
Le GSMA dispense à ces jeunes volontaires, souvent en situation sociale difficile, dans un cadre militaire, une formation militaire, citoyenne, scolaire et professionnelle. Cette formation a pour objectif essentiel de contribuer à leur insertion en leur inculquant quelques repères utiles à leur évolution dans le milieu professionnel et plus largement dans la société.
Les objectifs sont d'insérer 84% des stagiaires, dont 20% en poursuite de formation, le plus souvent en Métropole via l'ANT. Le recrutement se fait parmi les jeunes de 18 à 25 ans, avec une obligation de 30 à 40% d'illettrés et d'au moins 16% de femmes.
A la rentrée 2009, le GSMA comptait plus de 400 demandes pour 170 places. En une année, les volontaires passent le CFG (certificat d'études générales), un certificat d'aptitudes professionnelles, le permis B et éventuellement un permis Caces selon la formation, et suivent une formation militaire, mise en avant comme la plus-value du GSMA.
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